Jeanne Moreau

Actrice, scénariste, réalisatrice
Née à Paris le 23 janvier 1928, morte le 31 juillet 2017
Connue pour...

Biographie de Jeanne Moreau

Elle naît en 1928. Son père est le gérant de la brasserie de La Cloche d'or, au coin de la rue Fontaine, à Paris, tandis que sa mère, anglaise, a été danseuse. Après avoir passé une partie de son enfance à Vichy, elle achève ses études secondaires à Paris et commence à suivre, à l'insu de ses parents, les cours de théâtre de Denis d'Inès, alors doyen de la Comédie-Française. Elle entre six mois plus tard au Conservatoire de Paris.
En 1949, elle épouse le réalisateur Jean-Louis Richard avec lequel elle a un fils, Jérôme Duvon. En 1951, Orson Welles la remarque. Elle se remarie avec Teodoro Rubanis en 1966 et divorce un an plus tard, s'établissant avec le réalisateur britannique Tony Richardson.
En 1977, après un troisième mariage avec le réalisateur américain William Friedkin (la relation ne durera que deux ans), elle part vivre à New York et découvre le livre Solstice de Joyce Carol Oates, une histoire d'amitié entre deux femmes. Jeanne Moreau veut en faire son troisième film, après Lumière et L'Adolescente. Elle écrit le scénario avec l'auteur du livre, mais les Studios Walt Disney, qui sont contactés comme producteurs éventuels, refusent finalement, considérant qu'il s'agit d'une histoire déguisée de lesbiennes, du fait, dans le scénario, de la relation ambiguë entre les deux femmes.
En octobre 1946, elle entre comme auditrice à la Comédie-Française, puis début 1947, elle passe le concours d'entrée au Conservatoire. Elle joue un petit rôle dans Le Lever de soleil. En septembre 1947, elle participe au premier festival d'Avignon, avec des petits rôles dans trois pièces (elle joue la suivante de la reine (Léone Nogarède) dans Richard II) et en décembre 1947 elle obtient le rôle de Joas dans Athalie.
Initialement à la Comédie-Française, elle débute réellement fin 1950 dans la pièce Les Caves du Vatican d'André Gide, mise en scène par Jean Meyer, dans le rôle de la petite prostituée. Ce rôle lui vaut la couverture de Paris Match et les félicitations de Paul Léautaud. En 1951, suite à la publication d'une photo d'elle dans la pièce Un mois à la campagne, son père la met à la porte de sa maison. Au festival d'Avignon, elle joue aussi le rôle de l'infante dans le Cid, avec Gérard Philipe, alors qu'elle aurait voulu celui de Chimène. En 1952, elle revient au festival d'Avignon avec le rôle de Nathalie d'Orange dans le Le Prince de Hombourg.
Elle obtient ensuite un autre rôle de prostituée dans une reprise d'Othello, avec Aimé Clariond dans le rôle titre. C'est à cette occasion qu'Orson Welles, qui prépare l'adaptation cinématographique de la pièce, la découvre.
Démissionnant de la Comédie-Française, elle rejoint le TNP de Jean Vilar, se produit au Festival d'Avignon, mais y est mal à l'aise et accepte, sur le conseil de Gérard Philipe, la proposition du Théâtre Antoine pour jouer dans la pièce L'Heure éblouissante d'Anna Bonacci (mise en scène de Fernand Ledoux), un rôle, encore une fois, de prostituée. Lors de cette pièce, elle rencontre Blaise Cendrars.
Elle obtient ses premiers rôles au cinéma dans Meurtres de Richard Pottier en 1950, puis dans Touchez pas au grisbi de Jacques Becker en 1954. La même année, elle est une très sensuelle et frivole Reine Margot pour Jean Dréville.
En 1956, alors qu'elle joue dans la pièce La Chatte sur un toit brûlant, elle rencontre Louis Malle qui prépare le film Ascenseur pour l'échafaud et le scénariste Roger Nimier qui lui présente Paul Morand. Cette oeuvre révèle toute la subtilité de son jeu et Les Amants, qui fait scandale lors de sa sortie, lui donne l'image d'une héroïne moderne.
En 1958, lors du Festival de Cannes, elle rencontre François Truffaut qui prépare le film Jules et Jim et Henri-Pierre Roché, l'auteur, qui meurt peu après. Suite au succès du film, elle rencontre Anaïs Nin qui veut Jeanne Moreau pour incarner son héroïne. Le film ne se fait pas, mais une solide amitié est née. Elle part en Californie pour jouer dans une série de films et, lors d'une soirée, Anaïs Nin lui présente Henry Miller qui lui dit un jour : « Surtout, ne dites jamais aux gens avec qui vous travaillez que nous sommes amis, votre réputation serait fichue ». Elle se lie aussi d'amitié avec Tennessee Williams et Peter Brook.
Alors qu'elle joue dans la pièce La Chevauchée sur le lac de Constance, elle rencontre Patricia Highsmith, qui vivait près de Fontainebleau, et avec laquelle elle se lie d'amitié.
Pour Roger Vadim, elle incarne un avatar de la marquise de Merteuil auprès de son compère de toujours Gérard Philipe dans Les Liaisons dangereuses 1960, transposition contemporaine du roman de Choderlos de Laclos. Elle obtient le Prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes 1960 pour Moderato cantabile de Peter Brook, d'après Marguerite Duras.
En 1961, Michelangelo Antonioni lui confie le premier rôle de La Nuit aux côtés de Marcello Mastroianni et de Monica Vitti. Eva de Joseph Losey, Le Procès d'Orson Welles et La Baie des Anges de Jacques Demy confirment sa réputation de comédienne exigeante et rigoureuse, prête à mettre son talent au service d'oeuvres ambitieuses et de metteurs en scène audacieux.
1962 marque un tournant dans la carrière de Jeanne Moreau avec le film Jules et Jim de François Truffaut. Le producteur Jacques Canetti sort la bande originale du film Le tourbillon, que Jeanne interprète dans le film avec Serge Rezvani à la guitare. Le succès est immédiat. Sa carrière en tant que chanteuse démarre avec deux albums originaux de Serge Rezvani (alias Cyrus Bassiak) en 1963 et 1967, dont le fameux J'ai la mémoire qui flanche et Tout morose (accompagnée par Elek Bacsik à la guitare, et Michel Gaudry). Suivront d'autres albums dont, en 1981, l'album sur des textes du poète belge Norge (le nombril, Pas bien...), toujours enregistré par Jacques Canetti.
Dès lors, elle ne cesse d'être sollicitée par de très grands réalisateurs : Luis Buñuel (Le Journal d'une femme de chambre), Tony Richardson (Mademoiselle, Le Marin de Gibraltar) Bertrand Blier (Les Valseuses), Elia Kazan (Le Dernier Nabab), André Téchiné (Souvenirs d'en France), Rainer Werner Fassbinder (Querelle), Michel Deville (Le Paltoquet), Theo Angelopoulos (Le Pas suspendu de la cigogne), Wim Wenders (Jusqu'au bout du monde, Par delà les nuages co-réalisé avec Antonioni) ou plus récemment Amos Gitaï (Désengagement, Plus tard tu comprendras).
Elle a retrouvé Truffaut dans un drame policier adapté de William Irish : La mariée était en noir en 1968 et avait également retourné avec Louis Malle trois ans auparavant dans Viva María ! où elle donnait la réplique à Brigitte Bardot. Pour sa prestation, elle avait d'ailleurs remporté un BAFTA en 1967. Losey a aussi fait de nouveau appel à elle pour Monsieur Klein et La Truite.
Encouragée par Orson Welles, elle passe à la réalisation avec Lumière en 1976 et L'Adolescente en 1979.
Jean-Pierre Mocky révèle ses talents comiques dans Le Miraculé avec Michel Serrault et Jean Poiret et l'adaptation de Frédéric Dard par Laurent Heynemann : La Vieille qui marchait dans la mer, lui vaut le César de la meilleure actrice en 1992.
Jeanne Moreau est souvent revenue au théâtre et toujours avec des prestations mémorables comme en 1973 dans La Chevauchée sur le lac de Constance de Peter Handke. En 1986, elle triomphe dans Le Récit de la servante Zerline d'Hermann Broch pour lequel elle obtient de nombreuses distincions dont un Molière. En 1989, elle revient au festival d'Avignon dans le rôle-titre de La Célestine de Fernando de Rojas.
Pour la télévision, elle collabore notamment avec Jean Renoir (Le Petit Théâtre de Jean Renoir), Jacques Doillon (L'Arbre) et de nombreuses fois avec Josée Dayan (Balzac, Les Misérables, Les Parents terribles, Les Rois maudits). La réalisatrice lui offre d'ailleurs, pour le grand écran, le rôle de son amie Marguerite Duras dans Cet amour-là, d'après le témoignage du dernier compagnon de l'auteur.
Actrice célébrée par les cinéphiles du monde entier, jouissant d'une filmographie de grand prestige, elle reçoit des mains de Sharon Stone en 1998 un hommage de l'Académie des Oscars pour l'ensemble de sa carrière. Il s'agit de la plus haute distinction délivrée par cette Académie pour une comédienne internationale, en reconnaissance de sa contribution à l'histoire du cinéma.
Elle a également interprété de nombreuses chansons en français, écrites principalement par Serge Rezvani, Géo Norge, Elsa Triolet, Marguerite Duras (India Song), ainsi que certaines inspirées par la musique brésilienne composées par Antoine Duhamel sur ses propres textes.
Elle est la seule comédienne à avoir présidé deux fois le jury du Festival de Cannes : en 1975 et en 1995. Elle y a aussi été plusieurs fois maîtresse de cérémonie. Elle a également présidé l'Académie des Césars entre 1986 et 1992.
La filmographie de Jeanne Moreau a toujours laissé une place importante à la jeune génération de cinéastes européens. De fait, elle participe activement depuis 2003, d'abord comme présidente du jury, puis comme marraine fidèle, au Festival international des jeunes réalisateurs Premiers plans d'Angers.
En 2005, en parallèle au festival Premiers plans, Jeanne Moreau crée une école de cinéma, Les Ateliers d'Angers qui est une main tendue à la relève. Chaque année depuis 2005, cette formation accueille une vingtaine de jeunes réalisateurs européens en quête de perfectionnement en techniques cinématographiques, afin de passer du court métrage au long métrage.
En 2010, elle enregistre l'intégrale du "Condamné à mort" de Jean Genet, interprété avec Etienne Daho et réalisé par ce dernier, à l'occasion du centenaire de l'anniversaire de naissance de l'écrivain.

Filmographie de Jeanne Moreau

  • 1
    André Téchiné, cinéaste insoumis
    Taux de satisfaction de la communauté
    83%
    un film de Thierry Klifa
    Enfant du Sud-Ouest, André Téchiné a grandi dans un milieu petit-bourgeois étriqué – qu'il enverra valdinguer dans Souvenirs d'en France, son deuxième film. Sa conscience politique...
    0h53
    Ma note :
  • 2
    Miles Davis : birth of the cool
    Taux de satisfaction de la communauté
    62%
    un film de Stanley Nelson
    Une évocation de la vie et la carrière de l’immense musicien et icône culturelle Miles Davis, un compositeur visionnaire et innovateur qui défia toute catégorisation et incarna à l...
    1h55
    Ma note :
  • 3
    They'll love me when I'm dead
    Taux de satisfaction de la communauté
    94%
    un film de Morgan Neville
    Ce documentaire passionnant s'intéresse au film The Other Side of the Wind sur lequel Orson Welles a travaillé pendant une décennie avant sa mort sans le terminer.
    1h38
    Ma note :
  • 4
    Jeanne Moreau, l'affranchie
    un film de Virginie Linhart
    Un récit de la vie de l'actrice Jeanne Moreau (1928-2017), véritable icône de la Nouvelle Vague et l'une des stars françaises les plus idolâtrées du cinéma.
    0h54
    Ma note :
  • 5
    Le Talent de mes amis
    Taux de satisfaction de la communauté
    22%
    un film de Alex Lutz
    Alex et Jeff, collègues de bureau dans une multinationale, sont aussi les meilleurs amis du monde depuis le lycée. Avec leurs femmes respectives, ils forment ensemble presque une f...
    1h38
    Ma note :
  • 6
    L'habit ne fait pas le moine
    Taux de satisfaction de la communauté
    38%
    un film de Sandrine Veysset
    Monique, la soixantaine épanouie, est à la tête d'une petite agence de rencontres, spécialisée dans le troisième âge. Son amie Madeleine est une régulière de l'endroit et n'hésite ...
    0h15
    Ma note :
  • 7
    Un voyageur
    Taux de satisfaction de la communauté
    56%
    (2013)
    un film de Marcel Ophuls
    Dix-huit ans après son dernier film (Veillées d’armes), Marcel Ophuls sort de sa retraite, comme l’un de nos derniers Maîtres, le plus corrosif, le plus drôle aussi. Le plus puissa...
    1h27
    Ma note :
  • 8
    Final Cut - Ladies and Gentlemen
    Taux de satisfaction de la communauté
    79%
    un film de György Pálfi
    1h24
    Ma note :
  • 9
    Lullaby to My Father
    un film de Amos Gitaï
    Le film entrelace événements historiques et souvenirs intimes. J’observe la façon dont l’architecture représente les transformations de la société et ceux qui donnent forme à cette...
    1h27
    Ma note :
  • 10
    Une Estonienne à Paris
    Taux de satisfaction de la communauté
    40%
    un film de Ilmar Raag
    Anne quitte l’Estonie pour venir à Paris s’occuper de Frida, vieille dame estonienne installée en France depuis de nombreuses années. A son arrivée, Anne se rend compte qu’elle n’e...
    1h34
    Ma note :

Avis sur les films de Jeanne Moreau

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