A bout de souffle / Breathless

Cette semaine, A bout de souffle de Jean-Luc Godard fait son retour en salles sur une belle copie neuve : intemporels, éternels, Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo resteront LE couple culte de la Nouvelle Vague. Sorti la première fois le 16 juin 1960 il ressort donc ce 23 juin pour le plus grand plaisir des fans du film et des nombreux touristes estivaux qui pourront retrouver Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo déambulant amoureusement sur les Champs-Elysées.

Certains ignorent peut-être qu'en 1983, aux Etats-Unis, un réalisateur peu connu, Jim McBride, a eu l'idée folle d'en faire un remake, sobrement intitulé A bout de souffle, made in USA.

A la place de Belmondo et Seberg, les années 80 ont vu Richard Gere et la so-eighties Valérie Kaprisky s'ébattre dans une piscine californienne et errer dans un décor de pub Hollywood Chewing Gum. C'est très très « à l'américaine », très fresh, voire cheesy, mais c'est drôle. Pour se faire une idée, il faut déjà jeter un oeil à la jaquette de la VHS (hum) :

Bon ça y'est vous êtes dans l'ambiance ? Alors magie de Vodkaster, merveille du Remake de la semaine, voici un comparatif amusant entre les deux fins (à noter qu'il existe quand même une fin alternative au remake américain). On commence avec la fin de l'original, une fin poétique, lyrique et triste, puisqu'il s'agit du fameux « C'est quoi dégueulasse ? » lâché comme une excuse de la bouche sucrée et divine de Jean Seberg.

En 1983, le tableau n'est plus vraiment le même. Prenez un bon concentré du style vestimentaire et musical des années 80, secouez bien et vous obtiendrez un Richard Gere tout fringuant dans sa petite chemise (tellement !) trop ouverte, et son pantalon à carreaux simplement bon à jeter aujourd'hui. Son enthousiasme niais est bien loin de rappeler le charisme de Belmondo, et cette Valérie Kaprisky, lubrique as usual, est scandaleusement en dessous du charme discret et subtil de Jean Seberg. Néanmoins, l'extrait se laisse savourer pour son kitsch délicieux et la danse impromptue de Richard Gere au milieu de la route qui rendrait presque classe celle de Johnny Depp dans le Alice au pays des merveilles de Burton (venez vous bruler les yeux, venez).

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