Poupées de cire

Cannes 2015 : Carol de Todd Haynes

Festival / Récompenses | Par David Honnorat | Le 19 mai 2015 à 15h20

Huitième film présenté en compétition à Cannes 2015, Carol de Todd Haynes a impressionné par sa beauté et son élégance. C'est l'un des favoris de la presse pour la Palme d'Or...

Film americano-britannique de 1h58. Voilà 17 ans que Todd Haynes n’était pas revenu sur la croisette. Mais il a l’habitude de prendre son temps, lui qui sort un film tout les quatre ans environ. Pour Carol, il retrouve Cate Blanchett, qu’il avait déjà dirigée dans I’m Not There. Un film tourné dans le New-York des années 50, construit autour d'une femme séduisante et en mal d’amour qui va retrouver espoir grâce à sa rencontre avec Thérèse, la jeune employée d’une grande enseigne de Manhattan. Les deux femmes se retrouvent peu à peu coincées entre les conventions et leurs pulsions... On compte également au casting Rooney Mara (Millenium, Her) et Kyle Chandler (la série Friday Night Lights, Le Loup de Wall Street, Argo). Après son Grand Prix en 2007 à la Mostra de Venise pour I’m Not There, Tood Haynes va t-il franchir une nouvelle étape ?

Une scène : le coup de foudre

Nous sommes dans les années 50 à la période de Noël au rayon jouet d'un grand magasin. Therese (Rooney Mara) tient le stand des poupées dans une effervence feutrée. A une dizaine de mètres, près des trains électriques, Carol (Cate Blanchett), une belle grande dame blonde élégante et sûre d'elle la regarde. Un regard qui dans le contrechamp trouve celui de Therese et, dans la durée des plans, entame un dialogue sans mots. Amplifié par la musique de Carter Burwell, ce moment qu'on appelle un coup de foudre, rayonne sur tout le film.

Open Bar

Cannes peut aussi se consommer tranquillement à la maison. Découvrez nos cocktails cinéphiles, spécialement concoctés pour se substituer aux films sélectionnés...

Ce cocktail rétro repose sur une base de néo-mélo déjà explorée par Haynes avec Loin du Paradis. Ajoutez un peu de La Vie d'Adèle pour l'amour lesbien sur fond de rapport de classes mais en prenant soin de réduire au strict minimum la représentation du sexe. Incorporez alors un peu de Thelma et Louise pour le road trip au féminin et terminez avec La Rumeur pour le minois d'Audrey Hepburn, actrice à laquelle Rooney Mara et sa jolie frange ressemblent comme deux goutes d'eau derrière la vitre embuée d'un taxi new-yorkais.

Cinémojis

Pour les plus pressés, voici le film résumé en quelques émojis :

Le juste prix

S'il est évident que les deux actrices principales sont très sérieusement candidates au Prix d'Interprétation, beaucoup d'autres aspects du film sont également primables. Mise en scène, musique, photographie, costumes, décors... tout ici est de premier choix. Mais tentons de trouver plus original et pourquoi pas un Prix Spartacus du dialogue équivoque. Ainsi, dans la suite de la scène de rencontre évoquée plus haut, on découvre que Carol est dans le magasin à la recherche d'une poupée ; «Une poupée qui mouille» si on ose la traduction littérale. Puis, interrogée sur le genre de poupées qu'elle préfère, Therese répond ingénuement : «Oh moi, je suis plutôt trains électriques». Rires dans la salle.

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