A votre gauche, Amélie Poulain...

Cinemacity : Nous avons testé l'application pour vous, un après-midi à Montmartre

Sur le web | Par AG | Le 15 juillet 2013 à 12h15
Tags : cinéma, Paris

Parmi toutes les applications inutiles que contient votre smartphone il serait peut-être temps de faire le tri pour laisser la place à une nouvelle. Comme nous ne doutons pas que vous avez déjà l'indispensable application Vodkaster, voici une nouvelle suggestion made in Arte : l'application Cinemacity.

Le principe de Cinemacity est simple mais efficace : une carte, des ballades préenregistrées, tout ça sur un fond de cinéphilie. L'application vous propose de redécouvrir Paris à travers le cinéma, en agrémentant votre promenade des scènes tournées sur les différents points du parcours. Aucune triche n'est envisageable, il faut se trouver à l'endroit indiqué pour avoir accès à la sacro-sainte vidéo. Pour vous, nous avons testé l'application lors d'une ballade enchanteresse intitulée Un siècle à Montmartre.

La Discrète, le temps d'un café

Armée de mes lunettes de soleil, de ma crème solaire et de mon iPhone ; je me rends donc au premier lieu de rendez-vous, le Square Léon Serpollet. Me voilà 136 Rue Marcadet, dans mes oreilles la voix de Fabrice Lucchini résonne. Je le vois, là, tranquillement installé avec son cahier, à prendre des notes sur sa future proie dans La Discrète. Les notes du piano inondent mes tympans, « le coeur battant, guettant ma muse et ma proie », j'essaye de trouver dans les images de ce Paris des années 90 celui du 21ème siècle.

Je continue mon parcours et j'arrive, non sans la perte d'un poumon, tout en haut d'un de ces interminables escaliers, sur une jolie place fleurie. Pour m'accueillir, la Reine du Nil et de vos nuits, la splendide Dalida murée dans la pierre. Je retiens un sourire lorsque, smartphone allumé, je constate que je me trouve à l'endroit exact d'une des scènes de La Rafle, Place Dalida. Le fossé est grand et l'extrait commence.

La Rafle, où est donc passée Dalida ?

Me voilà donc plantée sur cette place à côté d'une Dalida sereine à regarder les enfants juifs qui descendent en courant Rue de l'abreuvoir pour échapper aux soldats. Pourtant, ici, tout est calme. Quelques touristes sortent des appareils photos de leurs bananes alors que je m'éloigne doucement en fredonnant Paroles, Paroles.

 

Place Dalida, tout va bien.

Les rues serpentent, se tordent et s'entortillent. Je rejoins le célèbre Moulin de la Galette, Rue Lepic, et y croise Bourvil et Jean Gabin au détour de la Butte.

La Traversée de Paris, nostalgie

Cette scène magique de La Traversée de Paris contraste durement avec le Paris contemporain. L'effet est un peu celui qu'on ressent la première fois que l'on voit le Moulin Rouge en vrai, coincé entre un Monoprix et un sexshop. On s'imagine hurler dans ces rues en noir et blanc à s'en faire péter chaque corde vocale, avec Bourvil et Gabin comme compagnons fantomatiques.

J'arrive alors place du Tertre. Et comme en 1935, pas question de tricher avec la mécanique, l'ascension se fait à pieds et chaque marche de Montmartre se gravit à la sueur du front. Quelque part au loin, j'entends chanter la Marseillaise par un jeune oiseau au destin inénarrable.

La Môme, quid de la Tour Montparnasse ?

Pour tout indice, l'application m'offre une photo, une vue sur Paris. Le sens de l'orientation aussi aiguisé qu'une épée en bois, je pense bien m'être perdue. Je cherche à comparer ce que je peux voir et ce que l'écran de mon smartphone affiche. Une légère tristesse m'envahit lorsque je comprends que Photoshop a de toute façon plus à faire là-dedans qu'autre chose. Et la Tour Montparnasse ce n'est déjà pas si mal. Je me surprends alors à songer à cette scène magnifique dans La Môme, avec la talentueuse Pauline Burlet qui se met à chanter, poussée par Jean-Paul Rouve.

 

Après m'être glissée entre les touristes et les caricaturistes, je décide de redescendre les célèbres marches pour me rendre au Sacré Coeur et au funiculaire. Je me laisse tranquillement aller dans ces rues millénaires, qui montent, qui descendent, qui m'étouffent et me laissent entrevoir une autre vie dans un autre temps. Je songe à me perdre et je le fais.

Un Monstre à Paris, le funiculaire ne fait pas rêver

L'application me propose donc de découvrir l'inauguration du funiculaire dans Un Monstre à Paris. Pourtant, ici point de magie. Sans me laisser abattre, je décide de l'inaugurer moi aussi ce funiculaire. Enfer bouillonnant et damnation. Néanmoins, le jeu en vaut la chandelle, et arrivée tout en haut, mon coeur se serre et mes yeux ne peuvent plus se fixer, hésitant hystériquement entre la vue sur Paris et ce Sacré, sacré, Coeur.

Alors que je m'apprête à redescendre par les escaliers, j'entends la célèbre mélodie du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain résonner sur les marches de pierre. Un badaud prend le temps de s'arrêter et de jouer quelques mélodies sur ce piano laissé là, à la vue et à la portée de tous (et cela grâce à un projet complètement génial se nommant "Play Me, I'm Yours" créé en 2008 par l'artiste anglais Luke Jerram). Le destin fait bien les choses, puisque le mien rejoint celui d'Amélie au détour d'un carrousel.

Amélie Poulain et les touristes allemands

La très célèbre image de Nino devant le carrousel s'affiche sur mon téléphone et pourtant, je ne vois qu'un groupe de 25 touristes allemands, rouges et en sueur, acheter des cartes postales "I <3 Paris" au marchand de souvenirs. La magie du cinéma.

Un site regroupe des comparaisons entre le Paris d'Amélie Poulain et le Paris contemporain, pour ceux qui aiment le jeu des 7 erreurs, il n'y a pas mieux. Mais on s'égare. Il est temps pour moi de finir cette ballade. Pour cela, rien de mieux pour cela que Romain Duris et Audrey Tautou se séparant à la terrasse d'un café dans L'Auberge Espagnole.

Alors, Cinemacity ça sert à quoi ?

Cinemacity est une application très prometteuse. Il y a bien sûr quelques pré-requis pour profiter de l'expérience : avoir un bon smartphone, une batterie chargée à 100% (regarder les extraits à la luminosité minimum peut rapidement devenir pénible), du beau temps, et (pour le moment)... être à Paris.

Bien que l'on soit parfois un peu déçu de se retrouver face à de simples photos au lieu d'extrait de film, jouer au jeu de la comparaison est assez génial. Pour être parfaitement honnête, parisiens rôdés ou touristes de compet' y trouveront leur compte. L'important c'est la ballade, et le meilleur moyen de découvrir une ville est toujours de s'y perdre.

Le pdf de la ballade

La page officielle du site

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