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Rétro 2011 : les 5 acteurs les plus marquants de l'année cinéma

Top 5 | Par Hugues Derolez | Le 30 décembre 2011 à 11h37

Qu'ils soient acteurs confirmés ou nouveaux dans le métier, boulimiques de travail ou plus sélectifs, il y a cette année encore quelques grands hommes à célébrer qui, à eux seuls, ont rendu sublimes les films auxquels ils participaient. Portraits de ces hommes magnétiques, numériques, parfois sobres et classiques, ou carrément extravagants.

1. Andy Serkis en Capitaine Haddock dans Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne

Dix ans qu'Andy Serkis marque le cinéma américain dans une ambiguïté très moderne, quasi-paranoïaque : tout le monde le connaît sans avoir jamais vu son visage. Dans la trilogie du Seigneurs des Anneaux, l'inquiet et perfide Gollum, c'était lui. Le King Kong de Peter Jackson, qui l'aida probablement pour se mettre dans la peau de César, le héros révolutionnaire et simiesque de La Planète des singes, c'était encore Andy Serkis. Même s'il nous laissait voir son visage, comme il le fait rarement, dans le Cadavres à la pelle de John Landis, c'est pour son interprétation revitalisée du capitaine Haddock qu'il emporta tous les suffrages cette année. Il est l'élément moteur du film, figure tragi-comique, pochard à la mémoire ravagée, pour aussitôt devenir alcoolique vengeur et guilleret. Comble du fantasme des fans d'héroïc-fantasy, il reprendra son rôle dans le diptyque à venir Bilbo le Hobbit.

A sa manière de s'effacer numériquement derrière ses rôles, de remodeler son visage pour devenir bête fantastique ou héros de notre enfance, n'incarne-t-il pas la figure de l'acteur classique mais aussi un premier pas vers ce que sera l'interprète de demain ?


Révélation sur un ancêtre du capitaine Haddock extrait de Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne

2. Michael Fassbender le bel obsédé de Shame

Il était le Magnéto du commencement des X-Men, mais aussi le docteur Carl Jung dans le film de David Cronenberg, A Dangerous Method. Michael Fassbender est clairement devenu, en un an ou deux, depuis Inglourious Basterds en gros, un acteur incontournable, charmant, prêt à participer aux délires plastiques et sexuels d'un Shame, de s'amuser comme un gosse à jouer les super-héros, voire même à prétendre pouvoir devenir James Bond. Prolifique donc, et touche à tout, Fassbender transfigure Shame et son histoire de cul, l'étrange obsession qu'il possède pour sa soeur, et investit en bloc le film de par sa stature, son corps qu'il livre sous tous les angles, sans pudibonderie, incarnant de façon titanesque l'homme esseulé qui se dilue dans la modernité.

Sans lui, Shame ne pourrait exister.


Attraction dans le métro extrait de Shame

3. Jean Dujardin, clown facétieux dans The Artist

On ne s'en passe plus. Dujardin, épaulé par son mentor Hazanavicius, après avoir impressionné dans le dernier OSS 117, porte The Artist à bout de bras et marche d'un pas décidé vers les Oscars 2012. Il fait le cabot, la moue, le prince charmant, dans un continuel et intensif recyclage du crépuscule du cinéma muet. Revigorant système qui se répète, apprend de ses erreurs, et s'améliore sans cesse : les facéties de l'acteur sont à flux tendu, toujours entre hystérie insupportable et astuce pleine d'esprit, une position dévouée au cinéma, renfermée sur elle-même certes, mais qui évoque le rôle de l'acteur avec panache. On le retrouve ici dans un improbable duo comique avec Uggy, son fidèle compagnon, à s'imiter, se taquiner, s'utiliser pour se dédoubler en quelque sorte. Et si on parle souvent de leur prestation, de celle de Bérénice Bejo, de John Goodman ou encore de celle de James Cromwell, n'oublions pas celle qui apparaît ici, Penelope Ann Miller, admirable dans L'Impasse aux côtés d'Al Pacino ou encore dans Un Flic à la maternelle. Un sacré bout de femme. Est-ce en son hommage que le personnage de Bejo se nomme Peppy Miller ? On pourrait le penser.

Jean Dujardin et son fidèle compagnon.


Petit Déjeuner avec un chien extrait de The Artist

4. Ryan Gosling, mutique mais classieux dans Drive

Bon chic bon genre dans Crazy, Stupid, Love, et à l'inverse tellurique et imposant dans Drive, Ryan Gosling se fait petit à petit une place dans le panthéon des acteurs hollywoodiens les plus bankables de cette nouvelle décennie. Jeune, beau, coriace, fou et larmoyant dans The United States of Leland, il traînait également son flegme et sa mélancolie dans Blue Valentine cette année, ou paraissait plus puissant, plus inspiré et sûr de lui dans Les Marches du pouvoir. On chuchote qu'il participerait au prochain projet de Terrence Malick et ne pourrait plus quitter son boy, le réalisateur Nicolas Winding Refn. Diversité et quantité, à la manière de Michael Fassbender, semblent donc réussir à Gosling. Mais pour combien de temps ?

Romantique, violent, idéaliste ?


Le baiser extrait de Drive

5. Omar Sy qui danse et fait des blagues dans Intouchables

Dans un style plus décontracté, saluons quand même l'élément comique indéniable et convaincant d'Intouchables, j'ai nommé Omar Sy. Il chante, il danse, il sautille, il arriverait presque à faire se lever et frapper dans leurs mains les handicapés. Si le succès populaire vertigineux du film n'a pas fini de rencontrer des détracteurs, on ne peut pas reprocher grand chose à Omar Sy qui fait de son mieux, coincé dans une histoire gentille et proprette, dans des archétypes parfois un peu épuisants mais qui servent toujours de ressorts comiques puissants. Son acolyte Fred Testot lui, à préférer servir des coups à boire Au bistro du coin. Il doit se sentir bien con, maintenant...

Voyez-le faire découvrir le funk à François Cluzet ; c'est pas banal.


Allez bougez-vous un peu ! extrait de Intouchables

L'éclectisme est donc définitivement la formule gagnante de l'année. Si on doute encore de la capacité des César à récompenser un acteur de comédie, on sait malheureusement très bien qu'Andy Serkis et son art du travestissement sont loin des goûts et des considérations de l'académie des Oscars, ce qui est un tort immense (qu'on espère voir un jour réparé). Alors que Drive semble boudé par les américains, il ne reste plus que le ténébreux irlandais Michael Fassbender et bien sûr notre Jean Dujardin national pour rafler la si précieuse statuette. Et franchement, on se permet d'y croire.

Retrouvez toute la rétrospective 2011

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