Un remake parce qu'il le vaut bien...

Hairspray / Hairspray

Le remake de la semaine | Par Anaïs Jallais | Le 6 août 2010 à 12h49
Tags : Remake, danse, sexe

Cette semaine, gros plan sur la comédie colorée Hairspray sortie tout droit de l'imagination provocante de John Waters en 1988 et revisitée par Adam Shankman en 2007, avec un remake dont le titre est toujours néfaste pour la couche d'ozone.

Bienvenue à Baltimore, sur la côte Est des Etats-Unis, en plein sixtie's et sur fond de ségrégation raciale. Hairspray, c'est l'histoire d'une jeune fille bien en forme, Tracy Turnblad, qui participe à son émission de danse favorite à la télévisée locale. Une histoire toute simple mais qui swingue chez John Waters et son humour loufoque et grinçant.

John Waters y délivre un message politique et traite de sujets qui l'habitent : la discrimination des femmes en surpoids, et surtout, la ségrégration raciale envers les afro-américains. Certes, John Waters est à l'origine du scénario, mais l'émission de télévision The Corny Collins Show, dans lequelle prend place le film, est inspirée de The Buddy Deane Show, une émission réellement diffusée à Baltimore, la ville d'enfance du réalisateur. Le show, qui avait introduit des afro-americains sur la piste de danse a finalement été interdit d'antenne.

Le scénario de John Waters prend alors une tout autre tournure, célébrant la victoire envers la ségrégation, à l'antenne au moins, des afro-américains. Aussi, le personnage de Tracy Waters, anti-conventionnel par son poids, est une vraie séductrice, défiant toute les danseuses maigrichonnes. Double victoire, donc.

Dans la scène qui suit on danse le Madison et on peut apprécier la dégénérescence capillaire des protagonistes.

Le show original ne manquait pas de style non plus :

Ricki Lake qui interpète Tracy Turnblad, rejouera par la suite pour John Waters, dans une autre comédie musicale tout aussi extravangante, Cry Baby.

Manifestement, John Waters apprécie les acteurs décalés, c'est le traversti et ami Divine qui interprète la mère de Tracy dans Hairspray. Divine est également une habituée des films de John Waters, on la retrouvait précédemment dans les plus violents Pink Flamingos et Polyester.

Hairspray est en soi une comédie acide, mais relativement moins corrosive que les autres opus de John Waters qui est resté comme une figure culte et underground du cinéma américain.

Le remake

Orienté (très) grand public, le remake de 2007 est tout aussi jubilatoire mais moins subtil : presque trop lisse. Toutefois, les acteurs, habitués pour la plupart aux comédies musicales, sont crédibles et cultivent bien le second degrè. John Travolta, en mère protectrice, tout en joues et en prothèses est (presque) hilarant affublé de ses 15 kilos de costumes. C'est cette fois-ci Nicole Blonsky qui tient le rôle de Tracy pour sa première appartition au cinéma.

On retrouve également Michelle Pfeiffer (Grease 2), Zac Efron (High School Musical) et Christopher Walken, en père paumé. Les chorégraphies, ringardes à souhait, sont l'oeuvre du réalisateur Adam Shankman, grand passionné de danse.

Si le film, kitch au possible, est moins subversif que celui de John Waters, il a pour autant été bien accueilli par la critique. Par ailleurs, il se présente à la fois comme un remake et comme une ré-invention de la comédie musicale du même nom à Broadway en 2002, elle-même inspirée du film de John Waters.

Résultat d'une sorte de téléphone arabe, dont on ne comprend plus le sens orginel, mais qui fait bien tout de même bien rire, le Hairspray des années 2000 ne manque pas de grace. Un peu comme Travolta quoi...

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