matrice 2.0

Tout savoir sur... Source Code, de Duncan Jones

Garanti sans spoiler ! | Par Hugues Derolez | Le 20 avril 2011 à 17h08

Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».

Ce qu'il faut savoir
Quand le capitaine Colter Stevens reprend connaissance, il se trouve dans un train dans lequel il n'a pas le souvenir d'être monté. En face d'une jeune femme qui le prend pour un autre. Confus, désorienté, amnésique, Colter se rend compte qu'il a l'apparence de quelqu'un d'autre. Huit minutes seulement après s'être réveillé, le train est victime d'un attentat ; une explosion qui ne laisse aucun survivant. Colter se réveille à nouveau, cette fois dans un caisson étrange. On lui annonce alors qu'il participe à un nouveau programme expérimental, le Source Code, et qu'il est le seul à pouvoir revivre ces huit minutes, encore et encore, jusqu'à trouver qui est responsable de cet attentat. Car le responsable se prépare à faire exploser une autre bombe en plein coeur de Chicago...


Le train de Chicago extrait de Source Code

La scène dont tout le monde parle
Colter Stevens, incarné à l'écran par le sérieux mais efficace Jake Gyllenhaal, se verra donc obligé de remonter le temps plusieurs fois, et de revivre en boucle les mêmes huit minutes. Peu importe ce qu'il fera, l'univers dans lequel il n'évolue n'est qu'un miroir, une représentation virtuelle des derniers souvenirs d'un homme se trouvant dans le train. Il ne pourra donc pas influencer le passé par ses actes, mais seulement les revivre et enquêter pour trouver le coupable. Ces huit minutes trouveront donc, à chaque répétition, la même conclusion tragique : l'explosion du train, les couloirs envahis par les flammes, les corps réduits en cendres. À couper le souffle !


Dans la peau d'un autre extrait de Source Code

L'analyse qui joue contre la montre
Duncan Jones, dont le premier film Moon fut très remarqué, rempile donc avec un film de science-fiction qui fonctionne à flux-tendu. Oldschool, ludique et très efficace, Source code a toutes les caractéristiques de ces films sobres et attachants qui n'en font pas des tonnes. Un vrai travail d'artisan, d'un jeune réalisateur plein de fougue et d'audace qui connaît ses classiques sur le bout des doigts. On rapproche parfois le film d'Inception, mais Source Code ne joue pas sur le même territoire. Il se présente avant tout comme un film d'action et de suspense, et non comme un thriller aux multiples couches qui feint l'ambiguïté pour se faire remarquer. Source Code a un schéma simple, revivre les mêmes huit minutes mais à chaque fois un peu différemment, un lieu cinématographiquement fort, le train, et un nombre de personnages réduits et bien développés. C'est en s'astreignant à un dispositif simple qu'on peut mieux le transcender, l'inverse étant plus difficile à atteindre.

Le capitaine Stevens, vétéran de la guerre en Afghanistan, sera hanté par les démons de son passé. Une mission qui a mal tourné, des camarades qu'il ne pouvait se résoudre à abandonner, Colter n'a pas la conscience tranquille. Lorsqu'il se réveille dans le monde réel, il voudra désespérément prendre contact avec son père et tenter de tirer un trait sur ces événements passés. Il devra cependant en passer par la lourde bureaucratie en charge de la mission Source Code, dont deux seconds rôles impeccables : Vera Farmiga (Les Infiltrés) et Jeffrey Wright, le bon ami de Bill Murray dans Broken Flowers. Un nombre de personnages limité donc, mais un casting de haute volée.

On pense volontiers à Matrix devant Source Code, les enjeux apocalyptiques en moins. Plus décomplexé, Source Code s'attarde avec autant d'attention sur l'enquête policière, retrouver le terroriste responsable de l'explosion inévitable du train, que sur la romance qui se développe entre Colter Stevens et le personnage de Michelle Monaghan. À chaque fois qu'il revivra ces huit minutes, Colter Stevens adoptera une attitude différente, s'attachant aux gens autour de lui, rêvant de les sauver alors que cela est impossible. C'est donc l'atout majeur de Source Code, cette variation autour d'une situation simple et que nous observerons mille fois, mais de mille façons différentes. Romanesque, labyrinthique, combiné à quelques idées vertigineuses, Source Code a tout de ces films sans prétention qui provoque instantanément beaucoup de sympathie.


This make no sense extrait de Source Code

Les 3 bonnes raisons d'y aller

  • Des scènes d'action spectaculaires qui ne seront pas sans rappeler Unstoppable, de Tony Scott !
  • Des rebondissements inattendus, des énigmes qui feront tourner le cerveau du spectateur à plein régime.
  • Parce que la romance de science-fiction commence à faire des émules, après le très tendre et attachant L'Agence.

Revue de web


La mission extrait de Source Code

L'anecdote qui tue pour briller en société
Durant un temps ce fut l'acteur Topher Grace qui fut considéré pour le rôle principal. Le même maigrelet de That 70's show, devenu horrible monstre pour les besoins de Spider-Man 3, qui jouait également les gros-bras dans le remake Predators. Quand on se souvient des débuts de Jake Gyllenhaal, dans Donnie Darko, qui depuis a pris de l'épaisseur avec Prince of Persia, on se dit que toutes les métamorphoses sont possibles !

Autre détail amusant, pour les fans de Code Quantum, la série de SF culte de la fin des années '80 (et dont le concept s'approche beaucoup de celui de Source Code), Scott Bakula, le héros de la série, prête sa voix au père de Colter Stevens. Il aura d'ailleurs l'occasion, durant une conversation téléphonique, de placer son fameux « oh boy », phrase sur laquelle débutait chaque épisode de la série, lorsqu'il découvrait son nouveau visage.

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