Analyse #12 : L'éventreur de New York

Analyse #12 : L'éventreur de New York

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Issu du ciné club sur les Gialli:

« L’éventreur de New York » de Fulci.

Histoire du film :

Après avoir terminé sa série de films avec des zombies avec son dernier film en mettant en scène, « La Maison près du cimetière », Fulci décide de changer d’air et décide de revenir au giallo, genre qu’il a déjà expérimenté auparavant dans sa carrière avec « L’emmurée vivante » notamment. Le tournage s’est déroulé dans les rues de New York et dans des studios à Rome.
Le film sort en salles le 4 mars 1982 en Italie et le 4 mai 1983 en France, il est très mal reçu par la critique de l’époque qui dénonçait la violence sexuelle et la perversion d’un film qui ne ressemblait en rien aux films d’horreur italiens typiques de l’époque. Par contre le film n’est pas sorti aux Etats-Unis en salles et ne sortira qu’en 1987 en VHS dans une version d’1h28 exemptée de la plupart des scènes de violences et de sexe. Au Royaume-Uni, le film a été également censuré par la BBFC, le comité de censure, qui ordonna également que toutes les affiches du film soient hors du pays. Le film sortira en VHS dans une version censurée en 2002. La première version non-censurée du film est sortie aux Etats-Unis en 1994 dans une version en anglais sortie par une maison d’édition néerlandaise, « Professional Cine Media ». En DVD c’est les maisons d’édition « Anchor Bay Entertainment » et « Blue Underground » qui ont sorties le film aux Etats-Unis, « Blue Underground » sortira plus tard le film en Blu-Ray également.

Analyse :

Des jeunes femmes sont retrouvées assassinées, éventrées dans des conditions particulièrement atroces. L'inspecteur Fred Williams, secondé par un spécialiste en psychologie, mène l'enquête. Un individu prend contact avec l'inspecteur par téléphone : il prétend être l'auteur de ces meurtres, il utilise une voix de canard pour ne pas se faire reconnaitre.
Entre tous les films que l’on a analysés dans ce ciné-club, « L’éventreur de New York » est probablement le plus glauque et déprimant de tous. Le film baigne dans une ambiance vraiment sordide, dans un New York des années 1980 fait de ruelles sombres, de recoins sales, de cinémas pornos et de sex-shops, une ambiance très pesante du début à la fin dans laquelle errent des personnages tous plus imbuvables et étranges les uns que les autres. Dans les deux personnages principaux, on retrouver le policier qui mène l’enquête sur l’éventreur, est très passif, avouant même à son supérieur, joué par Fulci d’ailleurs, qu’il n’a absolument aucune idée pour trouver le tueur. L’autre personnage principal c’est le psychanalyste qui aide le policier à résoudre l’enquête, il est présenté comme un individu imbu de lui-même et arrogant. Les femmes ont toutes également des vices cachés. Fulci montre que les perversités de ces personnages représentent la norme et non l’exception.
Pour un giallo, Fulci n’esthétise absolument pas ses lumières et ses plans, la plupart des décors du film sont des ruelles sombres, des hôtels sordides, des endroits peu rassurants. Dans ses meurtres on sent qu’il essaye de faire au plus réaliste possible, c’est donc en général assez sale et choquant. C’est une vision éminemment pessimiste et misanthropique que propose ici Fulci, sans fioriture ni stylisation, tout est question de contrôle de soi, que chacun des personnages ne semble jamais réussir à trouver. Le film est parsemé de très longues scènes érotiques, voire pornographiques, parfois étirées inutilement, probablement pour mettre mal à l’aise le spectateur et montrer comment les déviances des personnages ont une grande emprise sur eux. Pour ce film notamment Fulci aura été accusé de misogynie pour la caractérisation des personnages féminins dans ce film, tous présentés manipulatrices, bêtes et obsédées. Mais la réelle misogynie de Fulci reste quand même à prouver.
« L’éventreur de New York » est donc un film à voir dans la filmographie de Fulci, considéré comme son dernier grand film, il reste très différent des gialli d’Argento ou Bava, la vision de Fulci étant beaucoup plus pessimiste et noir que celles de ses deux homologues Italiens. On peut par exemple comparer se profond nihilisme à celui qui caractérisait à l’époque le cinéma de Carpenter, deux visions qui se rejoignent qui autont donnés des chefs d’œuvres qui auront forgés des classiques indémodables qui n’ont pas pris une ride encore aujourd’hui.

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