Gros bzzz pour les abeilles de Rohrwacher

Cannes 2014 : Les Merveilles d'Alice Rohrwacher

Festival / Récompenses | Par David Honnorat | Le 19 mai 2014 à 09h30
Avec Les Merveilles d'Alice Rohrwacher vous saurez tout sur les abeilles mais vous plongerez surtout dans le quotidien d'une famille à la vitalité incroyable.
 
 
Il y a dix ans, Cannes s'était ému devant un film japonais (Nobody Knows) montrant des enfants livrés à eux-mêmes et un petit gars, une tête au dessus des autres, qui mettait tout en oeuvre pour préserver sa fraterie. Ce jeune garçon, Yûya Yagira, était devenu à 14 ans le plus jeune comédien à remporter le prix d'interprétation masculine. Cette année dans Les Merveilles d'Alice Rohrwacher, quand on demande qui est la chef de famille il n'y a pas de doute, c'est Gelsomina qu'on désigne, souveraine petite apicultrice ; la reine des abeilles.
 
Avec grâce et patience, la réalisatrice nous fait découvrir la vie à la ferme de cette petite famille qui fabrique du miel à l'écart du monde. Ici, contrairement au film de Kore-eda, les parents ne sont pas absents, mais la translation du centre de gravité du noyeau familial vers la jeune fille permet la comparaison. Il n'est pas évident de définir qui sont ces gens, mais Rohrwacher trouve les bons mots dans le dossier de presse : «Ce ne sont pas de vrais fermiers puisqu'ils ne sont pas de cette terre, et on ne peut pas les définir comme des citadins puisqu'ils ont coupé les ponts avec la ville. Ce ne sont pas des hippies puisqu'ils se tuent à la tâche du lever au coucher du soleil, mais ce ne sont pas des exploitants agricoles puisqu'ils refusent d'utiliser une technologie plus efficace au nom d'une vie plus saine. [...] Ils sont une famille.»
 
 
Une famille, dont on suit donc la vie dans un style documentaire gracieux, qui va être confronté à deux aventures majeures. La première avec l'arrivée de Martin, un jeune délinquant en réinsertion, et la seconde avec le désir de Gelsomina de faire participer la petite exploitation à un concours télévisé. Cette émission de télé cheap qui fait rêver les enfants (avec l'étonnante participation de Monica Bellucci en présentatrice antique) fait communiquer le film avec un univers qui lui est assez étranger, celui de cette télévision grotesque qui semble, de loin, ronger l'Italie. Loin des Sorrentino et des Matteo Garrone il est bon de découvrir d'autres voies dans le cinéma italien.
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