PNC aux portes, armement des toboggans

Cannes 2015 : Mountains May Depart de Jia Zhangke

Festival / Récompenses | Par David Honnorat | Le 23 mai 2015 à 12h05

14ème film présenté en compétition à Cannes 2015, Mountains May Depart de Jia Zhangke nous a fait voyager dans le temps et a, mine de rien, une bonne tête de Palme d'Or.

Film chinois de 2h00. Avec Mountains May Depart, Jia Zhangke propose une nouvelle plongée dans la société chinoise. Le film, en trois parties, démarre dans les années 1990 en Chine et suit le destin d'un jeune couple jusqu'en 2025 en Australie. On retrouve une fois de plus l'actrice Tao Zhao (son épouse depuis 2012) qui apparait dans la plupart de ses films depuis Platform en 2000. Jia Zhangke est un habitué du Festival de Cannes où il a présenté Plaisirs inconnus en 2002, 24 City en 2008, I Wish I Knew en 2010 et A Touch of Sin en 2013 qui lui avait valu le Prix du scénario. Le cinéaste chinois était d'ailleurs également présent l'année dernière en tant que membre du Jury. C'est toutefois à la Mostra de Venise qu'il a connu la consécration avec le Lion d'Or en 2006 pour Still Life.

Une scène : Go West

La scène est tellement forte qu'un bug de sous-titrage a valu qu'elle passe deux fois en projection de presse. C'est l'ouverture de Mountains May Depart, et, sur l'air entrainant de Go West repris par les Pet Shop Boys, une petite troupe de jeunes chinois fêtent dans une chorégraphie hasardeuse le passage à l'an 2000. Les espoirs et l'insouciance qui animent cette scène sont à l'image de l'effort d'anticipation qui motive le film. Se projeter dans l'avenir pour évaluer le passé et le présent, constater aussi l'étonnante inertie des choses face au temps, voilà déjà ce que préfigure cette vibrante introduction musicale.

Open Bar

Cannes peut aussi se consommer tranquillement à la maison. Découvrez nos cocktails cinéphiles, spécialement concoctés pour se substituer aux films sélectionnés...

Pour ce cocktail frais et moderne, préparez une base de Three times de Hou Hsiao-Hsien pour la structure en trois parties sur trois époques, puis incorporez doucement d'importe quel Jia Zhangke (car rien ne ressemble plus à un film de Jia Zhangke, qu'un film de Jia Zhangke) et pourquoi pas son dernier A Touch Of Sin dont vous simplifierez la structure narrative. Versez pour finir un peu de préfiguration d'un futur proche et sobrement technologique façon Her de Spike Jonze.

Cinémojis

Pour les plus pressés, voici le film résumé en quelques émojis :

Le juste prix

Il serait curieux et regrettable que Mountains May Depart ne figure pas au Palmarès officiel du Festival de Cannes 2015, mais nous pouvons au cas où imaginer un lot de consolation. Pourquoi pas un Prix Ionesco du raisonnement par l'absurde avec ce monologue savoureux sur la liberté dans le dernier segment du film (qui se déroule en Australie en 2025). En substance : «Tu sais la liberté ça ne sert à rien. Tu vois en Chine il m'était interdit d'acheter des armes et là je suis libre d'en avoir autant que je le veux. Mais ça ne m'est inutile parce que je n'ai pas d'enemis.» A méditer.

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