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Kickboxer, comédie musicale 80's : quand Van Damme se déhanche

Sur le web | Par Alexandre Hervaud | Le 1 août 2012 à 10h53

Cet été, Vodkaster vous propose de découvrir Air Cinema : une série de programmes courts et décalés donnant une folle seconde vie aux films cultes et à leurs inoubliables VF. Un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui aiment les films et les moustaches. Cette semaine : Kickboxer.


Kick Boxer par Air Cinéma par AirCinema

Air Cinema parle tant à notre nostalgie cinéphile que nous ne pouvions pas en rester là ! Nous avons donc décidé de demander à notre cher Alexandre Hervaud (en vacances de Trailer) de dépoussiérer ses VHS pour accompagner cette série d'été de textes rendant hommage aux films détournés. À lui de jouer avec le cinéma : à la manière d'un « mockumentary », le totalement vrai y côtoie l'archi faux, l'anecdote authentique y fricote avec le canular grossier. Lisez tout, triez ensuite...

Bloodsport, Cyborg, Kickboxer : en l'espace d'un an, à la toute fin des années 80, ces trois films - dont la seule évocation chatouille la partie « vidéo club » de l'encéphale des spectateurs mâle nés avant la chute du mur de Berlin - font de Jean-Claude Camille François Van Varenberg une star incontournable du film d'action. Van Damme, puisque c'est bien de lui qu'on parle, obtient avec une poignée de longs métrages un statut d'icône de la castagne quasi égal à ceux des camarades Stallone et Schwarzenegger (qu'il retrouvera bientôt dans Expendables 2) déjà présents sur le marché depuis quelques années. Quand Kickboxer sort en 1989 et renforce la nouvelle stature de JCVD, Stallone a déjà enquillé trois Rambo et quatre Rocky, tandis que Schwarzy a déjà explosé avec les deux Conan, Terminator, Predator... Une gestion malheureuse de carrière à base d'exigences démesurées sur fond d'abus de coke vaudront malheureusement à Van Damme de quitter la A-list d'Hollywood bien trop tôt pour sombrer dans l'univers des direct-to-dvd de plus ou moins bonne facture (souvent moins) malgré quelques éclats comme In Hell ou le bien nommé JCVD.

Mais trêve de regrets, célébrons la mise en avant de Kickboxer cette semaine par les loustics d'Air Cinema en mettant l'accent sur un élément central du film, peut-être autant voire plus que les coups de tatane de l'ami JC : la musique. Difficile de faire plus « typiquement 80's » que la soundtrack du film signée Paul Hertzog, compositeur à la carrière extrêmement brève (sept films entre 1986 et 1991 et puis basta). Avant de s'atteler à la musique de Kickboxer, Hertzog avait déjà composé la BO de Bloodsport, ce qui lui vaut sans doute une place bien au chaud dans le coeur des mélomanes VanDammophiles capables de publier ce genre de photos sur les forums à la gloire du Belge :

A titre d'exemple, une des pistes les plus connues de la soundtrack de Kickboxer, The Eagle Lands, morceau du combat final avec sa mélodie entêtante, ressemble à ça :

Plus encore que ses scènes de combats, Kickboxer reste connu pour une scène où la musique est primordiale et que bon nombre d'internautes ont pu voir sans forcément connaître le reste du film. La vidéo qui suit a ainsi été vue plus d'1,2 millions de fois en ligne :


Une leçon de danse, extrait de Kickboxer

Le score de ce bon vieux Paul Hertzog évoquant les heures les plus sombres de la pop FM ricaine 80's, l'idée saugrenue d'en imaginer une version totalement différente nous a semblé opportune. Après tout, retailler (quitte à dénaturer complètement) le son d'un film de castagne n'a rien d'inédit, rappelez-vous du carnage commis par Luc Besson quand Europacorp a acheté les droits mondiaux de Ong Bak : outre la coupe de certaines scènes complètes, Besson avait modifié la musique originale (du rock thai) par du hip hop moisi. Allons encore plus loin que le réalisateur de Léon en faisant carrément de Kickboxer une comédie musicale rythmée par le son d'une pop 80's cette fois-ci 100% made in France. La playlist Spotify ci-dessous contient les 8 titres de « notre version » classés par ordre d'apparition dans le film, nous en détaillerons captures d'écran à l'appui le déroulé par la suite.

Serre les poings - Trust

Tiré de l'album Rock'n'roll, sorti en 1984, ce morceau du groupe étendard du hard à la française (si si, ils seront même dans la BO de Métal Hurlant aux côtés de Black Sabbath, Cheap Trick et autre Devo) plongera directement le spectateur dans un univers de violence et de sueur d'homme. Avec ce titre, les gens qui ne retiennent que le refrain penseront qu'elle illustre parfaitement la dérouillée que le frère de Van Damme fout à son adversaire au début du film, mais les spectateurs attentifs aux paroles (« Garde, garde ta rage/ Moins docile et moins sage / Et apprends le courage / Serre les poings, serre les poings ») sauront bien que tout cela annonce le parcours spirituel et physique à venir du personnage de Kurt, joué par JCVD.

Le Voyage - Gamine

Quoi de mieux que la perle douce amère sortie en 1988 sur l'album Voilà les anges du groupe bordelais Gamine pour illustrer le montage « découverte de la Thaïlande » des deux frangins en villégiature asiatique ? A vrai dire, on trouverait sans doute aisément mieux, mais peu importe.

Déprime - Sylvie Vartan

Le frère de Kurt vient de se prendre une épique branlée qui le laissera paralysé à vie, vous imaginez bien que notre héros ne prend pas ça très bien. Mais comme le chante Sylvie, malgré les apparences, « tout va bien ». Car « déprime, je te réprime... ».

Vélomoteur - Les Calamités

On avait envie de caser ce titre catchy des Calamités et paf, le film nous offre l'occasion rêvée lors d'une scène intimiste (comprendre : ça va bientôt baiser) entre Van Damme et Rochelle Ashana (qui n'aura pas vraiment brillé niveau carrière, son dernier fait d'arme à en croire iMDB se limitant à quelques cascade sur le premier Blade en 98...)

Je peux te faire l'amour - Johnny Hallyday

Hum, donc voilà, bah cf paragraphe précédent. Il faut absolument écouter ce morceau dingue du début 80's qui dégage un parfum de machisme absolu (ou plutôt, si on est un peu moins politiquement correct, d'une honnêteté désarmante), et qui fait de ce délire disco-rock l'hymne absolue du plan cul sans lendemain.

Prends garde à toi - Partenaire Particulier

« Si tu pars de loin de moi, prends garde à toi ! » nous mettent en garde les cocos de Partenaire Particulier, voilà qui illustrerait à merveille l'entraînement faisant de Kurt une véritable machine à coups, tout en annonçant l'invraisemblable scène de viol de sa copine par le grand méchant arrivant comme un cheveu sur le wok uniquement destiné à rendre le bad guy encore plus bad.

Bad side - Bernard Lavilliers

« Je viens confronter mon teint blanc / Mon look de star à tes murs sales / Pour essayer, chienne fatale / De te mettre à feu et à sang ». Bah dis donc Bernard, comme tu y vas. En tout cas, tu gagnes le droit de caractériser l'ignominie du méchant Tong Po (et la raclée à venir qu'il va se prendre, surtout quand Kurt va apprendre qu'il a mis sa quéquette dans sa copine contre son gré, ambiance #RapeAndRevenge).

Tchiki Boum - Niagara

Une succession de coups de pied dans la tronche a raison de l'intégrité dentaire du méchant et le film a le bon goût de s'achever directement après le combat, sans l'ombre d'une punchline moisie, d'un épilogue inutile ou d'un twist chelou pour prolonger artificiellement la sauce. Ni une ni deux, on balance donc du Niagara joyeux de derrière les fagots pour boucler tout ça.

La semaine prochaine, nous verrons comment sublimer l'expérience de vision de Kickboxer 2 - le successeur grâce à Jean-Michel Jarre et le LSD.

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