La conquista espagnola

L'amant qui rétrécit explorant le corps nu de Paz Vega

Sexy mardi | Par Marie Piot | Le 30 août 2011 à 15h11

Cette semaine, le Sexy Mardi fait la part belle au cinéma d'un réalisateur espagnol de renom, Pedro Almodovar, qui nous offre dans Parle avec elle un hommage ultra-sensuel au cinéma muet avec cette scène de L'amant qui rétrécit (Amante Menguante), film dans le film.

Vous en conviendrez, la subtile sensualité de ce Sexy mardi semble difficilement égalable. En bonne tête de proue de la Movida, nouvelle vague espagnole des années 80 prônant libertés de ton et des moeurs, Pedro Almodovar aime à jouer avec les sens et les états d'âme de ses personnages comme de ceux du spectateur, mêlant sexe et comédie, ultime beauté et banalités. Le cinéaste idolâtre les femmes et souhaite nous le prouver.

En 2002, Parle avec elle connaît un immense succès critique. Mettant en scène avec brio une oscillation lyrique entre désir et mort, deux concepts excessivement puissants de la vie des hommes, le cinéaste ibérique plonge son audience dans un mélodrame noué par le coma de ses héroïnes. Aux chevets respectifs de ces belles (Leonor Watling et Rosario Flores), Benigno l'infirmier et Marco le journaliste (Javier Camara et Dario Grandinetti) sont amenés, par divers concours de circonstance à créer des liens d'amitié.

Almodovar affectionne l'ambivalence et la duplicité, les mises en abyme et les symboliques qui en découlent, montrant de facto, par le biais de ses multiples références, son inaliénable amour pour le cinéma. L'homme qui rétrécit, c'est le film dans le film, le témoignage affiché de l'attachement du réalisateur pour le cinéma américain des années 1950 et le cinéma muet.

Durant cette scène particulièrement émouvante que Benigno (Javier Camara) découvre à la cinémathèque, l'anatomie de la femme s'institue randonnée exploratoire pour l'amoureux miniature, presque intimidé par tant de beauté. Les seins sont d'opulentes collines supplantant le corps nu délicatement révélé au préalable. Et puis, la conquête continue, métaphore d'un 7ème art appelant à l'immersion absolue du cinéphile dans son giron :


L'Amant miniature extrait de Parle avec elle

Ainsi donc, Almodovar met en image la perfection du corps féminin durant quelques minutes de poésie silencieuse que seule une musique discrète et caractéristique de sa filmographie accompagne. Une perfection pour laquelle il témoigne une nouvelle fois son admiration dans La Piel que habito, sa dernière explosion sensorielle, actuellement à l'affiche.

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