La saga qui concurrence les auto-écoles

Révisez votre code de la route avec la saga Mad Max

Dossier | Par Chris Beney, Florent Bodenez | Le 14 mai 2015 à 10h55

Quatorze véhicules détruits malgré un minuscule budget de 400 000 dollars australiens, un vrai gang pour jouer les bikers, un réalisateur rompu aux accidents de la route grâce à son passé de médecin urgentiste, une super voiture devenue objet de culte : en 1979, Mad Max ravalait la plupart des films automobiles au rang de spot pour la sécurité routière. Après deux suites en 1981 et 1985, la trilogie devient cette année tétralogie avec la présentation cannoise et la sortie en salles de Fury Road. A l’heure des énergies renouvelables et de la sortie du tout-pétrole, des radars automatiques et des voies limitées à 80 km/h, le temps n’est-il pas venu d’envisager la saga comme une œuvre pédagogique ? Devenir un meilleur conducteur grâce à Mad Max, en révisant les quatre livres du code de la route français, c’est possible.

Mad Max 1 : constatation des infractions

Mad Max s’ouvre sur la poursuite du Nightrider (le véhicule noir à l'image), conducteur psychopathe affilié à un gang lui aussi psychopathe, par une voiture de la Main Force Patrol (le véhicule jaune, à gauche). Le film démarre presque d'emblée sur un hiatus automobile.

La police donne-t-elle le bon exemple ? La rattrapage du poursuivi par le poursuivant offre l’occasion de revoir, le temps d’un plan, certaines règles élémentaires de la conduite sur autoroute. 

Trop peu soucieux de la réglementation, le Nightrider mourra, tout comme les pilotes les plus téméraires de la MFP, à l’exception de « Mad » Max Rockatansky, baptisé ainsi par George Miller en référence à Carl von Rokitansky, professeur « d’anapath » du 19ème siècle et parrain de nombreuses affections. Après l’agression mortelle de son fils et de sa femme, Max en a gros sur la patate alors il prend sa voiture mais se retrouve derrière un poids lourd, situation tragiquement quotidienne et lot commun de bien des conducteurs.

Mad Max 2 : procédures pour la conduite

Mad Max 2 : le défi est probablement la forme la plus pure du Mad Max movie. Ses séquences brutales et muettes le font ressembler à un Star Wars tourné par Pasolini, surtout qu’il est question d’élu, de sauveur : Max vient en aide à une petite communauté de survivants recroquevillés sur son puits de pétrole, harcelés par le seigneur Humungus, roi de la gonflette trop timide pour enlever son masque de hockeyeur.

Au début du film, Max est au volant de son bolide, l'Interceptor, quand s’allume un voyant sur son tableau de bord.

Max n’est pas le seul à pouvoir rappeler les règles de sécurité du monde automobile. Prenons ce conducteur dont les cheveux hurlent qu’il est un fan du groupe Europe et de son tube, The Final Countdown : un bris de glace, même de la taille d’une pièce de 10 centimes, peut avoir de dangereuses conséquences sur tout un pare-brise.

Arrive le baroud d’honneur de Mad Max 2. La petite communauté pétrolière doit fuir avant que Humungus ne passe à l’action. Elle obtient de Max qu’il pilote le camion-citerne tant convoité par des assaillants prêts à tout pour s’en emparer. Y compris à commettre l'impensable : surgir du bas-côté de la route. 

Mad Max 3 : circulation sur les voies publiques

Pour son 3ème volet, Mad Max voit ses courses automobiles se réduire comme peau de chagrin. Le pauvre Max arrive d’abord à Bartertown, la ville du troc, tiraillée entre sa reine de la surface, Entité (Tina Turner), et son seigneur des profondeurs, qui produit de l’énergie à partir des déjections de ses précieux porcs (bien avant Babe et Babe 2, Miller interdit déjà qu’on touche aux cochons ; dans Mad Max 3, celui qui s’y risque est condamné à perpétuité). Suite à une sorte de malentendu dans le dôme du tonnerre, l’arène où « deux entrent, un seul sort », Max se retrouve banni par Tina Turner et finit avec des enfants sauvages qui ont visiblement confondu l’Australie avec Neverland. Quand il reprend le volant, enfin, c’est avec une chanteuse qui lui en veut énormément.

Dans un monde où le pouce levé amicalement et le panneau en carton sur lequel on griffonne sa destination ne suffisent plus à attirer l’attention, se répand une manière plus intrusive d’attirer l’attention.

La condition de tout conducteur : rester maître de son véhicule en toutes circonstances. Elle vaut pour ce camion lancé aux trousses de Max, dont la route se dérobe sous ses roues.

Mad Max 4 : règles de circulation et de stationnement

Max reste, son interprète change. Tom Hardy remplace Mel Gibson dans le rôle du solitaire pris malgré lui dans le chaos, forcé d’épauler Furiosa (Charlize Theron), la femme qui a volé ses épouses à l’ignoble Immortan Joe (normalement, on devrait dire Immortal, mais son masque l’empêche de prononcer correctement les « L » alors pour ne pas le froisser, on parle comme lui…).

Malgré ses folles courses-poursuites, Fury Road prend le temps de rappeler qu’il est nécessaire pour un conducteur de s’accorder des pauses régulières et de s’arrêter avant que la fatigue ne se fasse sentir.

Plus soucieux encore de pédagogie que ses prédécesseurs ? Le 4ème volet de la saga apprend à hiérarchiser les priorités et rappelle que conduire, ce n’est pas seulement voir, mais savoir quoi voir. Qu’un ami fasse le foufou sur le toit de la voiture n’empêche pas l’analyse.

Un conducteur est formé à réagir aux accidents. Les passagères peuvent bien hurler, toutes à leur surprise de voir une arme déchirer l’habitacle de leur véhicule, l’automobiliste, lui, doit savoir quel comportement adopter, même face à une situation inédite. 

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1 commentaire
  • ReznikAlabama
    commentaire modéré Ha ha, vous avez craqué !
    Cela dit vous me rappelez que je dois passer mon théorique cet été (et voir Fury Road ce soir également)
    14 mai 2015 Voir la discussion...
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