Deux flics à Barbès

Tout savoir sur... Halal police d'Etat de Rachid Dhibou

Garanti sans spoiler ! | Par Hélène Chevallier | Le 16 février 2011 à 16h04

Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».

Ce qu'il faut savoir
Eric et Ramzy, duo comique incontournable, signent leur retour avec Halal police d'Etat dont ils se partagent l'affiche. A Paris, un serial killer sévit dans les épiceries de Barbès. La femme d'un diplomate algérien compte parmi les victimes. La Police Algérienne met à la disposition de la Police Nationale française un tandem de flics, réputé pour être le plus grand duo d'Afrique du Nord : l'inspecteur Nerh-Nerh (Ramzy Bedia) et Le Kabyle (Eric Judor), deux "blédards" aux méthodes aussi surprenantes que peu académiques.


Arrivée à l'aéroport extrait de Halal police d'Etat

La scène dont tout le monde parle
Interrogé par le duo algérien, un témoin découvre les méthodes invraisemblables de Nerh-Nerh et du Kabyle. Les policiers français assistent à cette démonstration absurde qui a pour fondement le fait que les Chinois sentent le nem après 5 heures. Cette scène apparaît comme une parfaite illustration de l'humour grinçant et du décalage assumé qui règnent dans le film. LeMonde.fr commente ce passage d'Halal police d'Etat : « Flic algérien contre flic parisien, c'est nullité contre nullité, cliché contre cliché, la représentation du cliché raciste servant aussi bien à le détourner. La méthode façonne le scénario à de multiples niveaux, comme un principe de mise en abîme. »


Les chinois après 17h extrait de Halal police d'Etat

L'analyse pompeuse
Le premier film de Rachid Dhibou, écrit par le tandem Eric et Ramzy, s'apparente à un violent cyclone qui emporte sur son passage le burlesque, l'humour potache et le grotesque. Halal police d'Etat tourbillonne. Célèbre pour leurs explications de mots, le duo comique s'approprie le langage, le réinvente. De joutes verbales en répliques assassines, les accents se croisent, les langues se mêlent et finissent par fusionner. L'arabe et le français se rencontrent et s'accordent, réconciliation des cultures ?

L'auto-dérision et les enfantillages auxquels s'adonnent les deux flics blédards incompétents permettent de digérer les vannes racistes : les Chinois sont clairement dans le collimateur des policiers algériens. Dénonciation latente d'une société communautaire qui ne communique pas, ou mal, Halal police d'Etat prend l'air de rien des tournures politiques à travers une outrance verbale qui se fait rare.

Ces deux grands enfants usent de bons mots donc mais aussi de bons procédés. Les références cinématographiques et les clins d'oeil jalonnent l'ensemble du film, inspiré d'une série algérienne des années 70, Inspecteur Tahar. Les séries télévisées américaines (le titre en atteste : Hawaï police d'état), les buddy movies, la comédie romantique sont détournés. Le Grand bleu de Luc Besson (producteur du film par ailleurs) ou encore Psychose d'Alfred Hitchcock sont parodiés sans scrupule dans le film. Halal police d'Etat rappelle, notamment à cause de la recherche du serial-killer, le film culte des Nuls, La Cité de la peur, comédie policière absurde.

Les 3 bonnes raisons d'y aller

  1. L'humour potache, les situations absurdes et l'univers déjanté d'Eric et Ramzy.
  2. L'accent de Nerh-Nerh et les raisons de la perte de celui du Kabyle.
  3. Pour connaître l'identité de ce mystérieux serial-killer et les étranges méthodes d'investigation des deux blédards.

La planque extrait de Halal police d'Etat

Revue de web

L'anecdote qui tue pour briller en société
Tourner en extérieur pose parfois problème lorsque la météo décide de compliquer les choses. La scène de rencontre entre Hilguegue et Nerh-Nerh devait être tournée au Sacré-Coeur à la façon des comédies romantiques américaines. La pluie s'est invitée au rendez-vous et pour palier au problème, les personnages ont enfilé des ponchos jaunes achetés à Montmartre. Le réalisateur précise que « ce "déguisement" a contribué à l'effet comique de la scène et leur a fait deux têtes hallucinantes ».

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