les bégaiements de l'histoire

Tout savoir sur... Le discours d'un roi

Garanti sans spoiler ! | Par Hugues Derolez | Le 2 février 2011 à 16h36

Chaque semaine, on se penche pour vous sur le film qui fait l'événement. Comment est monté le buzz ? Pourquoi le film est incontournable ? Que faut-il savoir pour briller dans la file d'attente ? On vous dit tout sans trop en dévoiler dans notre rubrique « Garanti sans spoiler ! ».

Ce qu'il faut savoir
Dans cette fresque historique l'attention du spectateur sera portée vers les années '30 et le prince Albert (interprété par Colin Firth), deuxième fils du roi George V, et futur roi. Lorsqu'il prendra ses nouvelles fonctions, au moment où le Royaume-Uni entre de plain-pied dans la seconde guerre mondiale, le roi, rebaptisé fort logiquement George VI, devra donner un discours. Chose impossible pour lui, atteint d'un fort problème de bégaiement. Pressé par sa femme (Helena Bonham Carter) le jeune roi rencontrera un orthophoniste aux méthodes radicales, Geoffrey Rush, et aux résultats inespérés.


Exercices d'élocution extrait de Le Discours d'un roi

La scène dont tout le monde parle
C'est avant tout pour la performance grandiloquente de Colin Firth qu'on attend beaucoup du Discours d'un roi. Car il est très respecté dans le cinéma hollywoodien pour un acteur de réussir à se « diminuer », à interpréter un certain handicap dont son personnage réussira finalement à s'extirper, à grandir malgré une maladie. Les exercices que lui propose son orthophoniste sont, à ce titre, des moments tout aussi caustiques que saisissants.

L'analyse pompeuse
Le postulat de départ du film est à double-tranchant : observer la grande histoire par le petit bout de la lorgnette. Comme pouvait le faire avant lui Goodbye Lenin, par exemple. Il est question ici d'alléger le poids de l'histoire par une charge émotionnelle qui repose sur les frêles épaules des personnages. Paradoxalement, en s'intéressant à de simples problèmes, physiques, émotionnels, cela nous permet de nous rapprocher d'un conflit historique et d'avoir l'impression d'en saisir plus facilement les enjeux que lorsqu'on est face à une large et indigeste épopée historique.

Bien que romancé, surtout en ce qui concerne l'écriture des personnages, le film de Tom Hooper essaie de se rapprocher au plus près d'une certaine forme de véracité historique. Preuve en est les notes de Lionel Logue, l'orthophoniste australien, récupérées pour les besoins du film et scrupuleusement suivies. Certes, notre esprit facétieux nous perdra, mais nous ne pourrons nous empêcher de remarquer qu'à côté de ça le film possède un nombre assez impressionnant d'incohérences historiques mineures et d'anachronismes malheureux.

Gageons cependant que la prestation impeccable de Colin Firth sera suffisante pour convaincre un grand nombre de spectateurs en France, comme ce fut le cas aux Etats-Unis où le film caracole toujours dans les premières places du box-office. Certains regretteront, à n'en pas douter, un léger côté suranné, froid et artificiel, d'une production parfaitement calibrée pour rafler un maximum de récompenses et de louanges. Un film qui demande peu d'engagement de la part du public ; qui laisse simplement de très bons acteurs porter son histoire à bout de bras.


Présentations officielles extrait de Le Discours d'un roi

Les 3 bonnes raisons d'y aller

  • Colin Firth, bien entendu, qui déploie son jeu et captive chaque fois un peu plus, surtout depuis la réussite d'A single man.
  • L'observation d'un contexte politique agité, aux tenants et aboutissants majeurs, qui se jouent pourtant par des détails de l'histoire. Par des faiblesses humaines, mais aussi par des preuves de courage.
  • Le discours dont il est question dans le titre, à savoir le discours d'entrée en guerre du Royaume-Uni. Tout le film converge vers cette scène, et la façon dont elle se jouera. Nous ne vous en dirons pas plus.

Revue de web

  • Le discours d'un roi... muet. Sur le blog d'un dessinateur spécialisé dans les parodies muettes de films (un concept en or).
  • L'étude du NouvelObs qui nous apprend que, tout comme George VI, beaucoup de personnalités politiques ou du cinéma sont, ou ont été, bègues. Winston Churchill, François Bayrou, mais également Marilyn Monroe !
  • Le véritable discours du roi George VI, à écouter sur The Daily Beast.

Discution dans la voiture extrait de Le Discours d'un roi

L'anecdote qui tue pour briller en société
Le scénariste du film, David Seidler, a lui aussi souffert de bégaiement. Ayant entendu le discours de George VI étant enfant il écrivit, une fois adulte, une lettre à la Reine Mère, la femme de George VI, pour lui demander d'utiliser l'exemple du roi pour le scénario d'un film. Elle lui répondit en lui demandant de ne le faire qu'après sa mort, ce souvenir étant encore trop douloureux pour elle. Seidler respecta sa requête.

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