rec, tome 3

Trailer est-il ? : Born to Ride, [REC]3, Make a Movie Like Spike...

Trailer est-il ? | Par Alexandre Hervaud | Le 15 décembre 2011 à 10h00

Lancée en janvier 2009 sur le site Ecrans.fr, Trailer est-il ? est une chronique hebdomadaire compilant une demi-douzaine de bandes-annonces diverses et (a)variées : grosses machines, séries Z, raretés et plus encore... L'aventure Libé/Ecrans.fr s'étant achevée pour son rédacteur de mauvais goût, c'est sur Vodkaster qu'elle se poursuit après plus de trois mois d'interruption malheureuse. Enjoy, bitches.

[REC]iem for a dream

Réaliser un film choc qui rencontre un succès critique et public, c'est bien. Gérer son « héritage » en soignant ses suites, c'est mieux. Du côté d'Hollywood, à de rares exceptions près, deux écoles s'affrontent dans une course à la médiocrité : soit allonger annuellement des suites torchées à la va-vite pour respecter une deadline (la série des Saw), soit perpétuer un univers via des direct-to-video tout moisis (les bâtards de Cube, Hellraiser, etc.). A contrario, les espagnols Paco Plaza et Jaume Balaguero ont pris soin de ne pas souiller la réussite de [REC], leur coup d'éclat horrifique de 2007, en veillant à constituer un univers cohérent autour de leur histoire d'infection dégueulasse. Pendant que les ricains adaptaient le film pour un remake (et sa suite) que personne n'a vue, Plaza et Balaguero mettaient au point [REC] 2, une suite aussi maligne que bourrine, et désormais [REC] 3 Genesis, uniquement réalisé par Plaza. Bonne nouvelle : même si le film commence façon found footage comme les deux précédents, il adopte rapidement un style narratif traditionnel. Terminé les plans subjectifs tremblotant, bonjour le survival urbain bien craspec de puta madre !

« Riding through this world, all alone »

Curieux projet déjà dispo en vidéo outre-Atlantique que ce Born to Ride. A première vue, voilà un énième biker movie de seconde zone dont le casting refoule de belles senteurs série B, avec un duo échappé de Starship Troopers (Casper Van Dien et Patrick Muldoon) et cette vieille trogne de William Forsythe, désormais régulier de la série Boardwalk Empire. Mais malgré ce package bis des plus communs, Born to Ride réserve une petite surprise pour qui s'intéresse encore un tant soit peu au pedigree des réalisateurs : derrière la caméra, on retrouve en effet James Fargo, 73 balais au compteur, qui n'avait pas remis les pieds sur un tournage depuis 1998 et une bluette calibrée pour les après-midis de M6, Le Ranch de l'amour. Quand on sait le gars a mis en scène à plusieurs reprises Clint Eastwood (notamment pour L'Inspecteur ne renonce jamais, troisième volet de la saga Dirty Harry), Anthony Quinn ou Chuck Norris, tout en réalisant un nanar musicalo-SF culte (Rock Aliens), l'envie de jeter un oeil à ce vrombissant Born to Ride s'en voit décuplée.

Civil War of the Dead

D'ordinaire, les films de zombies ici présentés le sont de manière quasi-mécanique, comme une banale habitude, voire pire, un quota façon discrimination positive. « Tiens, un film de zomblard, ouais ça a l'air nul mais il en faut ». Quel plaisir, donc, de pouvoir enfin évoquer un film avec du mort-vivant qui suscite réellement l'intérêt : Exit Humanity. Premier film en solo du réalisateur John Geddes, Exit Humanity a le bon goût de se dérouler durant la Guerre de Sécession, ce qui devrait sans problème nous changer des sempiternelles situations post-apocalyptiques prisées par le genre. Le film utilise par ailleurs un procédé casse-gueule puisqu'il mélange également - on l'espère à petite dose et habilement - prises de vues réelles et animation, comme la fin du trailer le suggère. Quoi qu'il arrive, le casting fait plutôt envie puisque non content d'avoir Brian Cox en narrateur, le film peut compter sur deux habitués des films de Rob Zombie (Bill Moseley et Dee Wallace) et ce bon vieux Stephen McHattie (300, Watchmen) que tout le monde confond avec Lance Henriksen, au grand désespoir du community manager du film.

Shoot to kill

Nous voilà bien embêtés pour papoter du film Make a Movie Like Spike, ou plutôt pour justifier sa présence ici. Ce premier long-métrage de Jamil Walker Smith n'a pas l'air foncièrement mauvais en soi, donc exit l'excuse nanar, mais ne transpire pas non plus l'originalité ou la réussite. Pour être franc, la seule chose qui nous a tapé dans l'oeil, c'est le CV de son réalisateur, qui signe ici son premier film : du haut de ses 29 ans, Jamil Smith est avant tout un acteur qui semble avoir tourné dans tout ce que l'Amérique a produit en matière de séries TV, soit en guest le temps d'un épisode, soit en régulier comme dans Stargate Universe. Enième réalisation en mode subjective, autrement dit filmée par ses protagonistes, son film tourné à Los Angeles raconte les dernières heures de deux amis soldats sur le point de partir en Afghanistan. On ne sait pas trop si le film tend plutôt vers l'aspect polémique style « la guerre c tro pa cool » ou si au contraire, la jeune chair à canon US y est glorifiée dans sa dimension héroïque, mais dans les deux cas, ça a l'air plutôt chiant.

Ça vous la coupe ?

Quand un rejeton de Troma, la boîte de production de série Z la plus cool de l'univers, s'attaque à la réalisation, il s'agit de ne pas faire la fine bouche : comme Roger Corman en son temps, Troma a révélé plus d'un talent, à commencer par ce grand fou de James Gunn (Super). Trent Haaga, qui a aussi bien officié comme scénariste que comme acteur pour la firme Troma, réalise son premier long avec Chop, comédie horrifique qui voit un quidam martyrisé par un tueur sadique bien décidé à lui faire payer une erreur passée. Pour forcer son souffre-douleur à révéler ses torts, il le torture à grands coups de démembrement, mais sans pour autant le séquestrer : le brave homme peut ainsi se réveiller bon pied bon oeil mais avec un doigt en moins, retiré pendant la nuit par son bourreau. Dans le rôle du pauvre héros, on retrouve un autre habitué des productions Troma : Will Keenan, aka Tromeo dans Tromeo and Juliet, la version punk-gore du classique de Shakespeare écrite par James Gunn. Il est beau et soudé, le petit monde des indépendants de la tripaille filmique.

Cinéma, cinéma

Vu le nombre de films d'horreur misant sur le côté mise en abyme et auto-référentiel, façon « vrais meurtres sur le tournage d'un film gore », on peut considérer que ce type de film constitue un sous-genre à part entière du cinéma fantastique, au même titre que les films de sous-marins, les films post-apocalyptiques ou la nunsploitation. Soyons honnêtes, la plupart du temps, la qualité finale lorgne plus du côté d'Urban Legend 2 que de La Nuit Américaine, hein. En ce qui concerne le bien nommé Monsters in the Woods qui nous intéresse aujourd'hui, on s'estimera heureux et surpris si le résultat arrive à la cheville d'Urban Legend 2 : c'est dire si le trailer de ce film signé Jason Horton et son monstre en mousse échappé d'un vieux Power Rangers a réussi à nous convaincre.

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