Edwy Plenel

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Biographie de Edwy Plenel

Fils du vice-recteur de la Martinique Alain Plénel, connu pour ses engagements humanistes et anti-colonialistes, il passe l'essentiel de son enfance dans cette île des Caraïbes, qu'il quitte en 1962. Après une étape en région parisienne, il vit à partir de 1965 en Algérie, termine à Alger sa scolarité et y commence ses études universitaires. De retour en France et arrivé à Paris en 1970, il rejoint la Ligue communiste révolutionnaire et en 1976 il est journaliste (sous le pseudonyme de Joseph Krasny) dans l'hebdomadaire de la LCR Rouge qui devient quotidien pour une courte période. Après son service militaire, il s'éloigne de la LCR et entre au Monde en 1980. Son livre Secrets de jeunesse (2001) revient sur une jeunesse militante trotskiste qu'il n'a jamais reniée. D'abord spécialiste au Monde des questions d'éducation, il s'y fait remarquer, à partir de 1982, par ses enquêtes, tout en assurant la rubrique « police » du quotidien. Ses révélations sur la plupart des affaires de la présidence de François Mitterrand en feront une figure du journalisme indépendant et critique. Cette indépendance lui vaudra nombre d'inimitiés et beaucoup d'adversité. Jusqu'en 1994, soit pendant une quinzaine d'années, il travaille à l'écart du monde journalistique parisien, en solitaire ou en tandem - essentiellement avec Bertrand Le Gendre, puis Georges Marion. L'élection de Jean-Marie Colombani à la tête du Monde qui, à l'époque, était simplement un journal et non pas un groupe de presse, va l'amener, malgré ses réticences, à accepter des responsabilités. Principal animateur de la nouvelle formule du Monde sortie en 1995, il devient directeur de la rédaction en 1996. Il publie avec Jean-Marie Colombani des articles sur le génocide des Tutsi au Rwanda. Jusqu'en 2003, sous sa direction, les ventes du quotidien ne cesseront d'augmenter, hissant Le Monde à un niveau qu'il n'avait jamais atteint depuis sa création en 1944, celui de premier quotidien national généraliste, devant Le Figaro. Avec une diffusion totale (France + étranger) payée de 407 085, l'année 2002 reste le record historique du Monde : premier quotidien national cette année-là, il bat son précédent record de 1979, en affichant une diffusion France payée de 361 254 exemplaires et une progression de 19,5% depuis 1994. Par comparaison, sa diffusion totale payée n'a été que de 336 090 en 2008 et sa diffusion France payée de 300 522. Jusqu'aux violentes polémiques et à la longue crise provoquée, début 2003, par la parution d'un livre à charge contre les orientations éditoriales qu'il incarnait, La Face cachée du Monde de Pierre Péan et Philippe Cohen, l'opinion générale saluait le dynamisme, l'originalité et l'indépendance de sa direction éditoriale. Depuis, une sorte de « légende noire » s'est installée qui, tout à la fois, le mythifie et le démonise. Il l'évoque dans la préface de ses Chroniques marranes (2007), sous le titre « Autoportrait ». Il a annoncé en novembre 2007 un nouveau projet de média participatif de qualité sur Internet, Mediapart. Défendant un journalisme de qualité sur Internet et promouvant un débat participatif exigeant, Mediapart s'est lancé le 16 mars 2008 et, en quelques mois, s'est imposé comme une marque de référence parmi les pure players du Net. Économiquement, Mediapart a défendu un modèle mixte où l'abonnement payant des internautes garantit la valeur et l'indépendance du travail des journalistes, tout en permettant l'accès à un club participatif de qualité dont tous les contenus sont en accès libre. Critiquée à ses débuts par les défenseurs de la gratuité totale de l'information sur Internet, cette expérience nourrit depuis le débat sur les modèles économiques viables pour la presse numérique, dans un contexte de crise économique. Avec plusieurs autres pure players, Mediapart est à l'initiative de la création, à l'automne 2009, du Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL), dont Edwy Plenel est le secrétaire général. Editorialement, Mediapart prône une radicalité démocratique, ce qui l'amène à être systématiquement critique du pouvoir personnel de Nicolas Sarkozy, président de la République française depuis 2007. Le site présidé par Edwy Plenel est ainsi devenu le carrefour des diverses oppositions à l'hyperprésidence. En mai 2009, Mediapart a publié sous sa signature un manifeste, Combat pour une presse libre, réflexion professionnelle sur la crise des médias et critique politique de la présidence Sarkozy. Dans le même esprit, en décembre 2009, Mediapart a lancé un appel contre le débat officiel sur l'identité nationale, Nous ne débattrons pas. Signé par des personnalités allant de Dominique de Villepin à Olivier Besancenot, en passant par le centre, la gauche, les écologistes, etc., cet appel a rapidement recueilli plusieurs milliers de signatures. Edwy Plenel est l'une des personnalités victimes des écoutes illégales de l'Élysée dans les années 1980. Plenel a été mis sur écoute en raison de ses enquêtes sur la cellule dite antiterroriste de l'Élysée, notamment son implication dans le dévoilement de l'affaire des Irlandais de Vincennes. L'écoute s'est prolongée en 1985 durant l'affaire du Rainbow Warrior pour connaître ses sources alors que ses révélations provoquaient la démission du ministre de la défense, Charles Hernu, et du chef des services secrets, l'Amiral Pierre Lacoste. Poursuivis devant la justice, les collaborateurs concernés de François Mitterrand prétextèrent d'une affaire d'espionnage soviétique, le dossier Farewell, pour justifier cette écoute, n'hésitant pas à affirmer que l'ex-trotskiste Plenel travaillait pour la CIA. Cette calomnie a été reprise sans aucune distance ni précaution par certains journalistes défenseurs de Mitterrand. Le jugement rendu en 2005 par la XVIe chambre du tribunal correctionnel de Paris l'a explicitement balayée et a condamné à des peines de prison avec sursis les quatre responsables de la cellule de l'Élysée pour avoir mis sur écoute Plenel. Ils n'ont pas fait appel de ce jugement. À l'issue de ce procès, Plenel a rassemblé en un volume ses trois livres sur la présidence de Mitterrand (La Part d'ombre, Un temps de chien, et Les Mots volés), en y ajoutant une analyse du procès des écoutes (Le Journaliste et le Président, 2006). Edwy Plenel a également été l'une des victimes des dénonciations calomnieuses des faux listings de l'affaire Clearstream. Les faits remontent à 2003 et 2004, mais n'ont été portés à sa connaissance qu'au printemps 2006. Partie civile depuis lors, il a notamment critiqué dans ce dossier le poids que fait peser sur la justice Nicolas Sarkozy. S'il a gardé une image de journaliste indépendant, Plenel fut parfois accusé d'autoritarisme dans sa gestion de la rédaction du Monde. La fin de sa carrière à la direction de la rédaction du Monde a été précipitée par les accusations de Pierre Péan et Philippe Cohen dans le livre La Face cachée du Monde, du contre-pouvoir aux abus de pouvoir (Mille-et-une nuits, 2003). Contestant ce réquisitoire, qu'il juge semé d'inexactitudes ou de calomnies, Plenel s'est expliqué dans Procès (2006) où il revient à la fois sur ce livre qu'il qualifie d'« attentat éditorial », sur sa conception du métier de journaliste, sur son engagement professionnel au Monde et sur ses divergences avec les « vrais dirigeants » de ce journal qu'étaient, selon lui, Colombani et Minc. À l'encontre de cette affirmation, un de ses anciens proches, Alain Rollat, témoigne avoir agi avec Edwy Plenel au niveau de la section syndicale SNJ-CGT et de la Société des rédacteurs afin de favoriser la prise de pouvoir de Jean-Marie Colombani , qui nommera ensuite Edwy Plenel directeur de la rédaction. Edwy Plenel est également contesté pour avoir laissé paraître au sein de son journal les accusations diffamatoires à l'encontre de Dominique Baudis. Depuis fin 2007, date de la création de la SAS Mediapart, il dirige Mediapart, journal d'information payant sur internet, en tant que président de la société éditrice et directeur de publication du journal. Edwy Plenel a publié plus d'une dizaine d'ouvrages, dont L'Effet Le Pen (en collaboration, 1984), La République inachevée sous-titré L'État et l'école en France (1985), Secrets de jeunesse (2001), qui a été distingué par le prix Médicis essai, et La Découverte du monde (2002). De 1986 à 1995, il a codirigé, puis dirigé seul une collection de livres d'actualité, d'abord chez Gallimard (« Au vif du sujet ») jusqu'en 1991, puis chez Stock (« Au vif »). Parmi les quarante-sept ouvrages qui y ont été publiés, on remarque notamment le best-seller de Gilles Perrault Notre ami le roi, deux essais d'Edgar Morin (Penser l'Europe et Mes démons), deux de Daniel Bensaïd (Moi, la Révolution et Jeanne, de guerre lasse), le témoignage précurseur d'Alain Emmanuel Dreuilhe sur le sida (Corps à corps) et la célèbre trilogie d'Anne Tristan (Au Front, L'Autre monde et Clandestine). Plenel est également présent dans les médias audiovisuels. Après avoir animé depuis 1995 sur LCI l'émission Le Monde des idées, il y a présenté de la fin 2005 à la fin 2007 une autre émission hebdomadaire sur les livres, Entre guillemets. Depuis janvier 2005, il tient une chronique hebdomadaire sur France Culture (Lignes de fuite), diffusée le samedi à 17 h 55. Depuis le 10 septembre 2007 et jusqu'à août 2008, il a rejoint l'équipe des polémistes d'On refait le monde sur RTL. Depuis le mois de janvier 2008, chaque samedi matin, peu après 9 h 15, sur France Info, il débat avec Alain Genestar, l'ancien directeur de la rédaction de Paris-Match, dans le cadre d'un duel animé par Célyne Bayt-Darcourt. Dans le domaine de la fiction audiovisuelle, Edwy Plenel a été coscénariste de Une affaire d'État (1990), téléfilm de Jean Marboeuf avec Bernard Pivot dans le rôle-titre, et conseiller pour Le Rainbow Warrior (2006) de Pierre Boutron, scénario de Dan Franck. Il a aussi participé à un projet de téléfilm sur l'affaire d'Ouvéa de 1988, pour Canal+, auprès des scénaristes Gilles Taurand et Antoine Lacomblez. Dans la presse écrite, après son départ du Monde, il a tenu une chronique bimensuelle, puis mensuelle dans le quotidien belge Le Soir (La France vue d'en dehors, puis En dehors), de septembre 2006 à juin 2008. Dans ses commentaires de l'élection présidentielle française de 2007, il a été un critique de Nicolas Sarkozy. Il fut d'ailleurs le premier à employer dans les médias, à propos du président nouvellement élu, l'expression d'« hyperprésidence ». De l'automne 2007 jusqu'au début 2010, il a tenu une chronique bi-mensuelle dans l'hebdomadaire Marianne, à la rubrique « Ils ne pensent pas (forcément) comme nous ». Ayant participé, auprès du professeur Paul Alliès, à la création du Master II professionnel « Métiers du journalisme » à l' Université Montpellier 1, il y a été nommé professeur associé en 2006, sur proposition des instances universitaires. Il enseigne au sein du département de science politique de l'Université Montpellier 1. Ses principaux cours ont pour intitulé : « Philosophie du journalisme », « Sociologie du journalisme », « Presse et pouvoir », « Communication et politique ». Depuis août 2008, il est également professeur associé à l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel (Suisse). Accueillie par la faculté des sciences économiques, l'AJM a été créée par le professeur Vincent Kaufmann, en partenariat avec le Centre romand de formation des journalistes. Dans le cadre de la maîtrise universitaire en journalisme, Edwy Plenel délivre un cours de « Perspectives historiques » ainsi qu'un cours de « Perspectives philosophiques et politiques ».

Filmographie de Edwy Plenel

Avis sur les films de Edwy Plenel

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