« Misère de l'image surdouée » – Jean Baudrillard

« Misère de l'image surdouée » – Jean Baudrillard

Liste de 14 films par Bosco
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Je me propose d'étabir une liste -comportant un film au plus par réalisateur concerné- de cinéastes s'adonnant à l'image surdouée en me référant au diagnostic établi par Jean Baudrillard lorsqu'il écrivait dans les années quatre-vingt-dix à propos des films : "post-modernes" : « Il n'est que de voir ces films (Basic Instinct, Sailor and Lula, Barton Fink, etc.) qui ne laissent plus place à quelque critique que ce soit, parce qu'ils se détruisent en quelque sorte eux-mêmes de l'intérieur. Citationnels, prolixes, high-tech, ils portent en eux le chancre du cinéma, l'excroissance interne, cancéreuse de leur propre technique, de leur propre scénographie, de leur propre culture cinématographique (...) rien n'explique la débauche de moyens et d'efforts mis à disqualifier son propre film par excès de virtuosité, d'effets spéciaux, de clichés mégalos – comme s'il s'agissait de harceler, de faire souffrir les images elles-mêmes, en en épuisant les effets (...). Tout semble programmé pour la désillusion du spectateur, à qui il n'est laissé d'autre constat que celui de cet excès de cinéma mettant fin à toute illusion cinématograhique." Il ajoute ailleurs en parlant toujours du cinéma contemporain : « Il enchaîne tout sur un mode hypertechnique, hyperefficace, hypervisible. Pas de blanc, pas de vide, pas d’ellipse, pas de silence...". Aveugler en en mettant plein la vue.

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21 commentaires
  • Bosco
    commentaire modéré @tarteman Bien volontiers : http://www.transvirtuel.com/T7/7-Baudrillard.pdf
    7 mars 2021 Voir la discussion...
  • ProfilSupprime
    commentaire modéré @Bosco Merci beaucoup. Je lirai ceci avec soin et viendrai peut-être en reparler ici.
    7 mars 2021 Voir la discussion...
  • Bosco
    commentaire modéré @tarteman J'en serais ravi.
    7 mars 2021 Voir la discussion...
  • ProfilSupprime
    commentaire modéré @Bosco J'ai lu le texte. C'était superbe, mais des zones de flou subsistent pour ma part. Toute une partie du texte me résiste. Partages-tu l'avis de Baudrillard concernant l'art moderne?
    8 mars 2021 Voir la discussion...
  • Bosco
    commentaire modéré @tarteman Largement, c'est à dire jusqu'à un certain point. Mais je ne le suis pas quand il parle de 'tansesthétique', notion nébuleuse, sorte d'art ou d'esthétique avant la création de l'art ou de l'esthétique et qui, elles, seraient plus véritablement ce qui relève de l'art ou de l'esthétique que lesdites conceptions construites d'art et d'esthétiques énoncent et, en énonçant, dévoient... De même je crois qu'il cède à son penchant pour la pensée-jeu-de-mots lorsqu'il ramène l'art au principe d'illusion : au trompe-l'oeil, puis au trompe-pensée etc. Curieux combat contre le nihilisme que celui qui conduit à un enfermement dans celui-ci à coups de pensées ou ensembles articulés de mots déportés par les images (frappantes, amusantes, certes, mais donnent-elles vraiment à penser ou ne prêtent-elles pas plutôt à des délires logomachiques ?) que ces mots induisent.
    9 mars 2021 Voir la discussion...
  • Bosco
    commentaire modéré @tarteman Par ailleurs, notons que Baudrillard parle de l'art ou des expressions ( cinématograpiques comprises ) de l'art =post-moderne=. Je crois qu'il a raison de distinguer l'art moderne de la forme d'art qui lui a succédé et qui est qualifié aujourd'hui par ses administrateurs =d'art contemporain= (ce qui recouvre peu ou prou, précisément, ce que Baudrillard envisage des productions culturelles dans la post-modernité).
    9 mars 2021 Voir la discussion...
  • Bosco
    commentaire modéré @tarteman Sur quoi le suis-je ? Sur les idées suivantes : quand il critique un art sursaturé de signes ou bien radicalement appauvri, exsangue ; un art qui, lorsqu'il tend vers la réplication parfaite du réel, est pornographie, désillusion par la pornographie. Je le suis encore quand il voit dans l’illusion une composante de l'art vraiment artistique et cela tant que Baudrillard se laisse aller à dire que l'illusion, c'est à dire l’enchantement de l’art véritable est en rapport avec l’esquisse. L’art d'avant l'époque post-moderne, se fait du reste le plus souvent signe vers un manque qu'il comble, du moins, tend à, prétend, semble combler. Mais je ne suis pas Baudrillard au-delà. Si l'art est seulement illusion, jeu d'illusions, il est certes jeu, mais amère, et au fond, désespéré, désespérant, nihiliste. L'art peut jouer techniquement de toutes sortes de tours et procédés dont celui du trompe l'œil - qui subjugue tant Baudrillard -, non pas, à mon sens, pour dénoncer le vide sans fond de l'illusion, mais pour faire allusion. L'art de l'illusion n'est pas le fin mot de l'illusion de l'art, de cet art - ou 'transhesthétique' - dont on ne s'enchanterait que parce qu'il serait brillante tromperie, et surtout dont on s'enchanterait, en tant qu’intellectuels, de ne pas être les dupes. Peut-être Baudrillard a-t-il raison (je ne le crois pas), peut-être que le Dernier homme dessiné par Nietzsche aura-t-il pour compagnon ou pour ombre face à l’ultime soleil couchant un post-Dernier homme : un dernier homme pas dupe, lui.
    9 mars 2021 Voir la discussion...
  • ProfilSupprime
    commentaire modéré @Bosco Je suis assez d'accord avec toi. Cependant c'est bien le concept d'illusion qui me résiste en tant qu'essence artistique. En ce qui concerne la pornographie, le recouvrement du monde par l'image, le cinéma comme simulation du monde, ne penses-tu pas qu'il existe une influence des régimes et des types d'images du fait de l'évolution technologique et de ce que Baudrillard appelle "le gigantesque commerce des images".
    16 mars 2021 Voir la discussion...
  • ProfilSupprime
    commentaire modéré La question de cinéastes tels que Godard, Antonioni ou Welles sur sa fin de carrière se pose aussi d'elle-même au regard de ce texte.
    16 mars 2021 Voir la discussion...
  • Bosco
    commentaire modéré @tarteman C'est très certainement en rapport avec "le gigantesque commerce des images", l'immense marée d'images plus ou moins mobiles qui se répand partout, ne laissant même pas les grilles cernant les jardins publics en paix ; tout comme les bruits, les sons et les musiques couvrent dorénavant tout silence. Les images, les bruits s'imposent sans pudeur aucune ; ils s'interposent entre nous et le monde et le silence, ne laissent plus rien à soi-même. Il s'agit probablement, en même temps que d'affaires commercialo-idéologiques (communicationnelles) et pour mieux le creuser, de combler notre vide de mille artifices. Se rappeler toujours le mot de Bernanos : "On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure."
    22 mars 2021 Voir la discussion...
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