Monument Valley, l’aire de jeu du western Fordien

Monument Valley, l’aire de jeu du western Fordien

Liste de 7 films par elge
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Pas moins de 7 westerns de John Ford sont réalisés totalement ou partiellement dans Monument Valley. A commencer par « Stagecoach » (« La chevauchée fantastique ») en 1939. En 1946 : « May Darling Clementine » (« La poursuite infernale »). En 1948 : « Fort Apache » (« Le massacre de Fort Apache »). En 1949 : « She wore a yellow ribbon » (« La charge héroïque »). En 1956 : « The Searchers » (« La prisonnière du désert ». En 1960 : « Sergent Rutledge » (« Le sergent noir »). Et en 1966 : « Cheyenne Autumn » (« Les Cheyennes »).
Note : au passage, remarquons le plus grande violence des titres français…

« Monument Valley » se trouve au centre du plateau du Colorado, à cheval sur l’Utah et l’Arizona, non loin du Four Corners Point (point de convergence de 4 états : Utah, Arizona, Colorado et Nouveau Mexique).

C’est un paysage de formes rocheuses impressionnantes autant qu’éparpillées (des mesas, des aiguilles et des buttes) sur un sol sableux et pauvre en végétation, le tout d’une couleur tirant sur l’orangé.
C’est un espace très particulier que Monument Valley : un espace qui comporte des formes distinctives, des points fixes, mais qui reste cependant « variable ». Les aiguilles, les mesas et les buttes se ressemblent finalement trop pour qu’on les reconnaisse facilement. C’est donc un espace de « jeu » idéal, car sans cesse différent. Comme un labyrinthe dans lequel les blancs et les indiens tourneraient en rond…

Dans « The Searchers », il y a une scène où le décor particulier de Monument Valley atteint une vraie dimension "d'acting", une valeur symbolique.
Lorsqu'Ethan (John Wayne) part à la recherche des voleurs de bétail, un plan le montre s'éloignant de dos et regardé, de dos également, par Martha (l’adulte) et Debbie (l’enfant), serrées l’une contre l’autre. Intervient alors un très long fondu enchainé (trop long pour ne pas être signifiant) : on voit, en surimpression du couple, une vue West Mitten (un bloc massif à gauche, une aiguille à droite) qui ne peut que vouloir évoquer la silhouette de la femme adulte et de la petite fille …

Monument Valley renferme nos clichés des films de Ford, et bien plus que cela, nos stéréotypes du western classique : c’est un théâtre de la mémoire.
Ford a étroitement associé son œuvre à Monument Valley : Il n’est plus possible de rappeler l’une sans l’autre.
En reprenant Deleuze (hum !) c’est en quelque sorte l’incursion d’une image-temps (une image pure, singulière) dans un cinéma a priori exclusivement fait d’images-mouvement (qui racontent une histoire)

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