L'art de la micro-critique selon Jean-Luc Godard

12 mars 2015
L'art de la micro-critique selon Jean-Luc Godard

On connait la propension de Jean-Luc Godard à émettre des avis très tranchés sur ses collègues cinéastes (souvenez-vous du délicieux "c'est un faquin" adressé à un Quentin Tarantino qui ne pouvait même pas y croire). Récemment, le compte Twitter du Toronto Film Review a retrouvé un article de Positif qui avait compilé certaines de ses plus belles saillies à l'occasion de la promotion de Soigne ta droite en 1988, durant laquelle Godard avait été interviewé par plusieurs titres de presse, dont les Cahiers du Cinéma, Studio ou le Nouvel Observateur. L'occasion pour lui de dézinguer quelques-uns de ses plus prestigieux collègues, dans son style particulièrement reconnaissable. On apprend donc que Brian De Palma est "dégoûtant", tandis que Francis Ford Coppola et Steven Spielberg sont des "créatures mi-monstrueuses mi-stupides". Mais le pire est atteint avec ce pauvre Jacques Rivette qui, selon ce bon Jean-Luc, n'a carrément "plus rien d'humain". Vous pouvez vérifier : il dit tout ça sans jamais dépasser les 140 signes. (Source : Toronto Film Review)

26 commentaires
  • elge
    commentaire modéré Il n'a pas toujours été vieux, mais il a toujours été irascible, insultant et paradoxal ... lisez sa lettre de 1973 à Truffaut dans laquelle A LA FOIS il l'insulte ET lui demande de l'argent :
    12 mars 2015 Voir la discussion...
  • elge
    commentaire modéré J’ai vu hier soir « La nuit Américaine ». Probablement personne ne te traitera de menteur, aussi je le fais. Ce n’est pas plus une injure que fasciste, c’est une critique, et c’est l’absence de critiques où nous laissent de tels films, ceux de Chabrol, Ferreri, Verneuil, Delannoy, Renoir, etc., dont je me plains. Tu dis : les films sont de grands trains dans la nuit, mais qui prend le train, dans quelle classe, et qui le conduit avec le « mouchard » de la direction à côté ? Ceux-là aussi font les film-trains. Et si tu ne parles pas du Trans-Europ, alors c’est peut-être celui de banlieue, ou alors celui de Dachau-Munich, dont bien sûr on ne verra pas le gare dans le film-train de Lelouch. Menteur, car le plan de toi et de Jacqueline Bisset l’autre soir chez Francis n’est pas dans ton film, et on se demande pourquoi le metteur en scène est le seul à ne pas baiser dans « la nuit américaine ». Je suis en train de tourner en ce moment un truc intitulé « Un simple film », il montre de manière simpliste (à ta manière, celle de Verneuil, Chabrol, etc.) qui fait aussi les films, et comment ces « qui » le font. Comment ta stagiaire numérote, comment le mec d’Eclair porte des sacs, comment le vieux de Publidécor peint les fesses du « Tango », comment la standardiste de Rassam (*4) téléphone, comment la comptable de Malle aligne des chiffres, et chaque fois, on compare le son et l’image, le son du porteur et le son de la Deneuve qu’il porte, le numéro de Léaud sur sa chaîne d’image, et le numéro de s/sociale de la stagiaire non payée, la dépense sexuelle du vieux de Publidécor, et celle de Brando, le devis de la vie quotidienne de la comptable et le devis de « La grosse bouffe », etc. A cause des ennuis de Malle et de rassam qui produisent gros, comme toi, le fric qui m’était réservé a filé dans le Ferreri (c’est ça que je veux dire, on ne vous empêche pas de prendre le train, mais vous, si) et je suis en panne. Le film coûte environ 20 millions et est produit par Anouchka et TVAB Films (le société de Gorin et moi). Peux-tu entrer en coproduction pour 10 millions ? pour 5 millions ? Vu « La nuit américaine », tu devrais m’aider, que les spectateurs ne croient pas qu’on ne fait des films que comme toi. Tu n’es pas un menteur, comme Pompidou, comme moi, tu dis ta vérité. Je peux en échange, si tu veux, t’abandonner mes droits de « La chinoise », du « Gai savoir », de « Masculin Féminin ».
    Si tu veux en parler, d’accord.

    Jean-Luc
    12 mars 2015 Voir la discussion...
  • elge
    commentaire modéré @Flol si tu veux faire une MC Godardienne sur 1 Spielberg, voici ce qu'il en dit dans un interview : What does Schindler’s List mean to you in this context?
    It means nothing. Nothing is shown, not even the story of this interesting German, Schindler. The story is not told. It is a mixed cocktail
    12 mars 2015 Voir la discussion...
  • rousseauant
    commentaire modéré Tant de haine envers ce pauvre jean-luc. On a bien le droit de s'exprimer bordel de merde. #jesuisgodard.
    12 mars 2015 Voir la discussion...
  • Flol
    commentaire modéré @elge Ah mais je ne suis pas ce fameux JLG_, je te rassure.
    12 mars 2015 Voir la discussion...
  • JLG_
    commentaire modéré Bonjour,

    je me permets d'intervenir pour déplorer cette façon de résumer ma pensée à quelques boutades arrachées sauvagement à leur contexte pour divertir le quidam en mal de phrases bien senties.
    Je déplore également le jugement porté à mon encontre par quelques jeunes gens qui ont l'outrecuidance de me qualifier de vieillard sénile alors que je doute qu'ils aient prouvé leur valeur comme j'ai pu le faire tant dans l'expression de mon jugement critique que par mes humbles créations à vocation artistique. Pour finir, je me permets de m'auto-citer, par lassitude et facilité j'en conviens : « Je suis fier quand je me compare, humble quand je me considère. »

    Cordialement,
    Jean-Luc
    12 mars 2015 Voir la discussion...
  • Scronchh
    commentaire modéré Merci j'ai bien ri !
    12 mars 2015 Voir la discussion...
  • Anaphor
    commentaire modéré Sacré papi Jean-Luc.
    13 mars 2015 Voir la discussion...
  • Zepequeno
    commentaire modéré Godard, ou le punk à chien réac' le plus vieux du cinéma.
    13 mars 2015 Voir la discussion...
  • zephsk
    commentaire modéré On ne peut pas me comparer à Godard. Mon sens de la formule est bien plus aiguisé.
    13 mars 2015 Voir la discussion...
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