Ce qu'en pense la communauté
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Micro-critique star (sudroxaz) :

(à propos de Matador)

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sudroxaz
(à propos de Matador)“ Des torero/a sans armure, dans une nuit torride, morbide, armés d'une parure, s'étranglent, s'étreignent. Beauté de la mort, cadavre exquis. ” — sudroxaz 16 novembre 2019
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Theus
(à propos de Matador)“ Des penchants funestes et une soif de désir charnel que l'on se plait à goûter au détriment d'une intrigue qui lasse rapidement ” — Theus 9 juin 2016
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louetdad
(à propos de Matador)“ Apothéose tragique et macabre du lien tissé entre la mort et une sexualité sans plaisir. Puissante mise à mort ! ” — louetdad 26 février 2014
Ici, aucune scène de tauromachie en temps réel, seulement des mises à mort humaine d'un esthétisme rare chez Pedro, des estocades annonçant un orgasme post-mortem. Le film commence dans une ambiance presque horrifique. Puis se concentre sur l'exorcisme d'Angel (Antonio Banderas), ensuite sur une mante religieuse, et un toréador pour lequel "cesser de tuer, c'est cesser de vivre." Si Almodóvar fait rimer morbide avec torride, c'est bien pour traduire son obsession pour la mort, et celle éprouvée par ses personnages qui jouissent ou suffoquent, étranglent ou étreignent, feignent d'être morts pendant l'acte sexuel devant leur partenaire nécrophile. Ce sont des toréadors de la rue ou de la chambre, des champignons vénéneux qui tuent sans raison, si ce n'est parce-que la mort est belle.
L'épingle qui tue lors de l'estocade, est ainsi à la fois parure et arme, beauté et mort, séduisante et sanguinaire. Le pistolet est frôlé, caressé avant de cibler sa victime, les préliminaires précédent toujours le macabre.
"Matador", c'est l'équivalent almodovarien de "La Femme d'à côté". Le "Ni avec toi, ni sans toi" est ici remplacé par "Je t'aime plus que ma propre mort." Et la scène finale répond à celle du film de Truffaut, avec ici cette formidable réplique d'un commissaire subjugué par la beauté de la scène qu'il voit "Je n'ai jamais vu deux morts aussi heureux."