Débat sur un film n°5# Jojo Rabbit... satire chaplinesque ou potentiel outil de propagande ?

Débat sur un film n°5# Jojo Rabbit... satire chaplinesque ou potentiel outil de propagande ?

Liste de 1 film par OlivarDeLaCave
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Les « Débats sur un film » reviennent ! Et pour ce cinquième débat nous allons nous pencher sur le film de Taïka Waititi : « Jojo Rabbit ».

Sorti sur nos écrans en janvier 2020, « Jojo Rabbit » est le nouveau film de Taïka Waititi, le réalisateur de « Thor Ragnarock ». Et dés sa présentation au festival de Toronto où il reçu le prix du public, le film a fait sensation et a reçu un accueil globalement positif : 59% sur « Vodkaster », 79% d’avis positif sur « Rotten Tomatoes » et a reçu l’Oscar du meilleur scénario adapté.

Mais en voyant les bandes annonces je me sentais mal à l’aise, car en mettant une musique entraînante, de l’humour et des personnages « extravagants » alors que l’on voit ce que le XXe siècle a produit de pire pendant que Taïka Waititi reprend le rôle de Charlie Chaplin dans « Le Dictateur ». Et lorsque j’ai vu le film j’étais encore plus embarrassé, car si le film évoque les heures les plus sombres de notre histoire il le fait à la fois avec trop de légèreté et trop de lourdeur, ce qui pour moi est un paradoxe. Car si le film se veut dénoncer les vieilles idéologies et la bêtise humaine à la manière du « Le Dictateur », le fait d’avoir été réalisé 80 ans après le film de Chaplin à l’heure des réseaux sociaux et des problèmes actuels me dérange.
Mais étant à une époque où certaines œuvres sont récupérées et détournées par certains groupes de personnes (avec des films comme « Joker » par exemple) pour justifier leurs actes, est-ce que montrer un film avec des scènes pouvant être isolés et remontés ne serait-il pas malvenu ?

Est-ce que, à l’heure où les derniers survivants de la Shoah disparaissent et où les idéologies que l’on croyait avoir détruite réapparaissent partout dans le monde, « Jojo Rabbit » ne serait pas un film qui pourrait être récupéré par certaines catégories de personnes pour justifier leurs actions.

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35 commentaires
  • HyacintheFont
    commentaire modéré @lekid @KingPanda Effectivement le film ne s'adresse pas à un jeune public. On est plutôt sur un film pour ado/adulte. Le film est largement visionnable pour des 12 ans et plus. Si le contexte historique est connu du public jeune qui pourrait être confronté au film je pense qu'il n'y a pas de problème. Ensuite au niveau d'une récupération de la part de parti politique peu recommandable, je pense que ça aurait eu lieu au moment de la hype autour du film (qui est maintenant passé)...
    3 juin 2020 Voir la discussion...
  • OlivarDeLaCave
    commentaire modéré @_Steve_ Disons que on est à une époque où on peut faire un remontage de "Star Wars 8" sans faire apparaître une seule femme ou qu'on peut faire des géants comme Paramount ou Warner Bros à cause d'un design mal fichu (Sonic) ou parce que on veut effacer un film des mémoires (la Synder's Cut de "Justice League"). Donc faire d'un film montrant des gamins en train de s'éclater à brûler des livres, à faire des exercices où les voit utiliser des armes ou voir que le dictateur lui-même peut être l'ami imaginaire d'un enfant peut être dangereux.
    3 juin 2020 Voir la discussion...
  • OlivarDeLaCave
    commentaire modéré Surtout que à la fin on voit que le village est à la fois occupé par les américains et par les russes, et le personnage de Sam Rockwell est fait prisonnier par les russes et on le voit se faire brutaliser donc bon, avec tout ça tu peux faire un film pouvant être remonté et récupérer à des fins idéologiques.
    3 juin 2020 Voir la discussion...
  • _Steve_
    commentaire modéré @OlivarDeLaCave oui mais il y a aussi des scènes montrant la cruauté du nazisme (plutôt dans la 2e partie du film) pour remettre les choses au clair. Et je crois qu'aujourd'hui tout peut être détourné, tout le monde peut remonter une vidéo, la poster sur internet...
    3 juin 2020 Voir la discussion...
  • OlivarDeLaCave
    commentaire modéré @_Steve_ Certes, mais je pense que ceci peut-être dangereux et qu'en réalisant des films comme cela on peut jouer avec le feu.
    3 juin 2020 Voir la discussion...
  • HyacintheFont
    commentaire modéré Mouais à ce compte là tous les messages des films peuvent être détournés. Le film ne joue pas avec le feu car son message est clair.
    3 juin 2020 Voir la discussion...
  • OlivarDeLaCave
    commentaire modéré @HyacintheFont Après tout je me fais peut-être des idées.
    4 juin 2020 Voir la discussion...
  • jared333
    commentaire modéré J'aurai bien voulu le voir et autre vu qu'il est sur ma clef USB mais en ce moment j'ai pas le temps
    4 juin 2020 Voir la discussion...
  • Joe_Shelby
    commentaire modéré @OlivarDeLaCave Merci de m'inviter pour le débat. Alors comme tu le sais, j'ai beaucoup apprécié ce film, je le vois comme une sorte de conte moderne sur les erreurs de préjugés, sur l'endoctrinement simplistes des jeunesses Hitlerienne. Le scénario, le casting, l'ambiance et la mise en scène sont mis en exergue d'une manière qu'on puisse le comprendre comme une version certes un peu utopique, mais aussi cruellement réel. De la dérision de comptoirs du départ, qui se rapproche beaucoup de la filmographie de Wes Anderson, Waititi trouve le ton juste pour aborder les "croyances" de cet enfant comme infondée et comme un simulacre à la réalité. Cette réalité qui prendra effet par le biais comme l'a dit @jenanaipa du hors champs et de l'importance des souliers de la mère, dont le sort dépeint en hors-champs bouleverse le point de vue narratif.
    Car après tout, Jojo Rabbit ce n'est que cela, un point de vue narratif qui va prendre du recul sur la situation et se définir réellement comme un électrochoc, une fois le carcan propagandiste, mascotte de comptoire (Hitler en clown insipide, qui derrière sa fausse joyeuseté du début cache une véritable ignominie, incapable de remettre en question la véracité de l'humanité).
    Alors, oui pour rejoindre ton point de vue de base, je comprends ce que tu sous-entends comme film "dangereux", comme pouvant être monté de manière détourné par des quidams, en incitation à la haine, mais comme l'a exprimé @_Steve_ , de nos jours n'importe qui peut sortir un film de son contexte et transformer son message de base en opposé.
    Je crois, personnellement, que c'est un film qui porte une certaine légèreté, un prisme vu par le biais d'un enfant, comme nous avons tous eu nos croyances également, mais que ce film n'est pas destiné à un enfant de moins de 10 ans, ou alors il faudra bien lui exposer le contexte, et le fait que ce point de vue est une vision édulcorée des atrocités Nazi et des SS. Où est vraiment le mal à présenter un point de vue, qui peut paraître douteux sur le papier, mais qui finalement n'est qu'une transcription tendre et sincère de la part du réalisateur ?
    Tu parlais de BlacKKKansman, comme d'un film qui là serait légitime dans son cynisme, je ne pense pas justement qu'il soit si différent. Dans le film de Spike Lee, les membres du Klan sont dépeints comme des crétins finis, des idiots dénuée de discernement mais aussi de réflexion, quant à leur idéologie. Le film, serait à mon sens, d'ailleurs même plutôt mal passé, si nous n'avions que le point de vue "endoctrinant" du Klan, mais Lee apporte une vision (biaisée à mon sens) similaire sur la propagande aussi illusoire de la part des Black Panthers.

    Et bien pour Jojo Rabbit, c'est pareil, Waititi édulcore son récit, pastiche le salut Hitlérien en dérision, donne une image désuète de la Gestapo, mais pour tout simplement montrer que personne malgré les apparences n'est dupe de ce simulacre, excepté justement les enfants et leur innocence biaisée : La Gestapo attrape la mère résistante pour un funeste destin, le personnage de Rockwell (homo de surcroît) a conscience de l'identité de la "soeur" factice de Jojo, les croyances (endoctrinement) des enfants tombent face à la chute du Nazisme, les Allemands sont considérés comme malfaisant, mais la situation présentée est tellement loufoque que le décalage ne fait que révéler le simulacre et la mascarade de cet endoctrinement. Certes, c'est sur un ton biaisé, un peu niais peut-être mais tout aussi édulcoré et tendre que des enfants scouts apprenant à réagir en adulte, face à des adultes désabusés comme dans Moonrise Kingdom de Wes Anderson. Et les 2 visions se complètent bien, pour prendre un parti pris amenant à une seule réflexion : l'apprentissage de la tolérance à la différence pour un enfant.
    5 juin 2020 Voir la discussion...
  • OlivarDeLaCave
    commentaire modéré @Joe_Shelby Une très belle analyse ma foi. Malheureusement je ne peux pas faire de comparaison avec l'oeuvre de Wes Anderson que je ne connais pas :(
    7 juin 2020 Voir la discussion...
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