Bosco
118 ans- Amis
- Films
« Faire du cinéma, dit assez justement Ruben Östlund, c’est fabriquer de l’idéologie. L’idéologie génère des comportements. En tant que cinéastes, on porte une responsabilité, celle de créer des images auxquelles nous devons nous-mêmes croire. ». Pour autant, je ne crois pas que l’artiste de cinéma -pas plus que ses collègues d'autres arts-, soit la lumière morale de l’humanité chargée d'exercer une mission d’éducation et de critique de la société contemporaine. Si cela advient -et cela advient de temps à autre avec intelligence, fort heureusement !-, ce doit être par effet second d'un art qui doit viser plus haut. Quand donc le cinéma, art singulier de l’image, est-il au plus haut ? Si ce n'est pas par les valeurs morales, sociétales, idéologiques qu'il propage, vaut-il essentiellement par ses qualités esthétiques, sa virtuosité technique démultiplicatrice d'intensité dramatique, par sa capacité à remuer et à enrichir nos émotions ? Une réponse a été apportée, me semble-t-il, par Andreï Tarkovski : « L'image n'a pas à être belle et sa qualité ne dépend pas d'une question technique. (...) La question est de savoir si une image nous fait voir plus loin que la surface, si elle nous amène à toucher la vérité au-delà du visible. » Puisse le cinéma -dût-il pour cela être non correct- nous aider à mieux voir !