SISTAFFECTION

Cannes 2015 : Notre petite soeur de Hirokazu Kore-Eda

Festival / Récompenses | Par David Honnorat | Le 14 mai 2015 à 12h22

Dans cette 68ème édition du Festival qui a annoncé vouloir rendre hommage aux frères de cinéma (des Lumières aux Coen présidents), le 1er film présenté en compétition à Cannes 2015, Notre petite soeur de Hirokazu Kore-Eda, est lui consacré aux soeurs et à l'amour délicat qu'elles se portent.

Film japonais de 2h03. C'est la quatrième sélection en Compétition pour Kore-Eda, qui signe avec Notre petite Soeur (Umimachi Diary) son 14ème long-métrage. Ce drame familial raconte l’histoire de trois soeurs se rendant à l’enterrement du père qui les a abandonnées alors qu’elles n’étaient encore que des enfants. Elles y font la connaissance de Suzu, leur demi-soeur de 14 ans, désormais orpheline, qu’elles décident d’accueillir dans leur maison familiale. Récompensé en 2013 par le Prix du Jury pour Tel père, tel fils, le réalisateur japonais espère bien une nouvelle fois capter l’attention du jury.

Open Bar

Cannes peut aussi se consommer tranquillement à la maison. Découvrez nos cocktails cinéphiles, spécialement concoctés pour se substituer aux films sélectionnés...

Faites mariner un peu de Nobody Knows pour les enfants abandonnés en prenant soin de retirer les pépins financiers et en laissant vieillir un peu tout ça. Ajoutez une bonne rasade des Quatre Filles du docteur March pour l'esprit de groupe et versez un peu d'Hannah et ses soeurs pour l'entremêlement des destins et des personnalités. A servir très frais.

Bruits de Croisette

La compétition commence et, très vite, les langues se délient. Dans les files d'attente ou dans la salle avant le début d'un film, à la table de derrière à la pizzeria ou au beau milieu de la Croisette... les gens parlent de cinéma. Quelques extraits de ce qu'on a pu entendre sur Notre petite soeur : «Il ne se passe RIEN...» «Elles font des beignets et de la liqueur de prune pendant tout le film !» «C'est reposant, mignon, très doux...» «C'est ultra-féministe en tous cas» «Oui, après le film d'ouverture crypto-réac et anti-avortement encore heureux !» «Moi ça m'a bouleversé, j'ai pleuré, faut que j'appelle ma soeur d'ailleurs...»

Une scène : le goût de la prune

Suzu, 14 ans, a un peu forcé sur la liqueur de prune maison pour fêter son premier but dans l'équipe mixte locale, les Octopus. Dans le contrechamp de son visage endormi, ses trois demi soeurs s'extasient comme des bonnes fées sur ses traits délicats, son grain de beauté et ses jolies oreilles. Ce qui se joue là c'est l'amour de soeurs abandonnées par leurs parents pour une benjamine qu'elles adoptent. Doux et fragile comme du Kore-Eda.

Le juste prix

Comme Rod Paradot dans La tête haute, Suzu Hirose est une actrice débutante de 16 ans. Coïncidence, elle porte le même nom que son personnage adapté d'un manga. Sans crever l'écran, la jeune fille est à l'origine de quelques moments de grâce et mérite bien un Prix Bambino de la Jeunesse. Sur un fil, elle incarne avec une politesse d'enfant un émerveillement timide et contenu, traversé d'émotions volontairement surjouées. Un petit cri étouffé, avant de dire à l'une de ses soeurs à quel point elle trouve son plat délicieux, symbolise ainsi l'extrême gratitude de son personnage. Le plus beau reste ses gros yeux ronds quand elle lance un regard effaré à une camarade lui demandant si elle sort bien avec un jeune garçon pour lequel elle en pince effectivement.

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