«Fédération et exigence»

Le programme du Festival Paris Cinéma 2013

Festival / Récompenses | Par Gustave Shaïmi | Le 7 juin 2013 à 17h46

La 11e édition de cet incontournable rendez-vous estival des cinéphiles parisiens s'annonce à la fois « fédératrice et exigeante » selon le souhait de sa déléguée générale Aude Hesbert. Rendez-vous dans une dizaine de salles du 28 juin au 9 juillet.

Bertrand Delanoë a décoré l'Iranien Asghar Farhadi lors de la conférence de lancement du festival, le 6 juin

De multiples séances et événements sont au programme de cette édition :

La Belgique à l'honneur : Après la Turquie, le Mexique, le Japon ou encore Hong-Kong, ce sont nos voisins belges qui se verront consacrer une belle rétrospective, des premiers temps du muet à nos jours, axées sur l'humour, l'avant-garde et la fantaisie. Après une ouverture avec le film culte C'est arrivé près de chez vous dans un Louxor tout beau tout neuf, de nombreux invités seront présents pour accompagner plusieurs dizaines de projections : les francophones Joachim Lafosse, Jérémie Renier, Déborah François, Jaco van Dormael, Lucas Belvaux ou encore Pauline Etienne, ainsi que le Flamand Felix van Groeningen, remarqué avec La Merditude des Choses et attendu cette année avec Alabama Monroe qui clôturera le festival. L'actrice Natacha Régnier, Prix d'interprétation à Cannes en 1998 pour La Vie rêvée des Anges, recevra un hommage en une vingtaine de films et animera une master class.

A propos d'Elly, le film qui a révélé Asghar Farhadi en France, est à (re)découvrir au Louxor

Des rencontres et des hommages : Outre Natacha Régnier, Asghar Farhadi aura droit à une rétrospective intégrale de ses films. Le cinéaste iranien, multi-récompensé en festivals a tourné à Paris Le Passé et a déclaré lors de la conférence de lancement du festival se sentir remarquablement bien accueilli par le public français. En effet, la France est après l'Iran le pays au monde où ses oeuvres ont rencontré le plus de succès (plus d'un million d'entrées pour Une Séparation en 2011). Le Sud-Africain William Kentridge sera également invité à montrer sur grand écran ses courts métrages réalisés à partir de dessins au fusain et bénéficiera d'une carte blanche (Le Caméraman avec Buster Keaton, L'Homme à la Caméra de Dziga Vertov, La Nuit américaine de Truffaut, l'hilarante Soupe au Canard de Leo McCarey avec les Marx Brothers, etc.). Considéré comme le Pape du Nouveau Roman et l'un des plus brillants esprits littéraires du XXe siècle, Alain Robbe-Grillet s'est reconverti en cinéaste hors-norme. Le festival proposera un aperçu de sa contribution au cinéma en 7 films, parmi lesquels L'Année dernière à Marienbad de Resnais, dont il a écrit le scénario. Enfin, l'exposition Keith Haring qui se tient au Centquatre et au Musée d'Art moderne offrira l'occasion au festival de prolonger le travail de l'artiste par des ateliers pour enfants et un cycle de films dédiés au Street Art (Faites le Mur de Banksy, Chats perchés de Chris Marker, le récent Gimme the Loot, etc.).

Des avant-premières : Comme chaque année, de nombreux films passés par les festival de Venise et Toronto l'an dernier ou de Berlin et Cannes cette année seront projetés en avant-première nationale au public parisien. Seront notamment attendus par les cinéphiles Le Congrès d'Ari Folman (en sa présence), Grand Central de Rebecca Zlotowski avec Léa Seydoux et Tahar Rahim, Suzanne de Katell Quillévéré (en sa présence) avec Sara Forestier, Jeune et Jolie de François Ozon, Grigris de Mahamat Saleh-Haroun (en sa présence), Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve ou encore Michael Kohlhaas d'Arnaud des Pallières (en sa présence) avec Mads Mikkelsen. Mais les deux événements devraient être avant tout l'ouverture le jeudi 27 juin avec La Vénus à la Fourrure en présence de Roman Polanski, Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric et la projection de la Palme d'Or La Vie d'Adèle le dimanche 7 juillet en présence de l'équipe. Le programme de Paris Ciné Mômes est lui aussi alléchant, avec notamment les avant-premières du nouveau Pixar, Monstres Academy, et du dessin-animé japonais prometteur Lettre à Momo.

La Bataille de Solférino suivra les déboires d'une journaliste télé le jour du second tour de la présidentielle 2012

La Compétition Officielle : Neuf longs-métrages, accompagnés par leurs équipes, seront en lice pour quatre prix. Parmi eux : le Prix du public doté par Ciné +, le Prix des blogueurs et le Prix des étudiants. Face à l'Américain David Gordon Green confirmé depuis longtemps et à son Prince Avalanche, avec Paul Rudd et Emile Hirsch, des cinéastes moins expérimentés mais prometteurs concourront. Certains ont déjà fait parler d'eux à Berlin, comme l'Israélien Tom Shoval avec son premier long Youth, la Géorgienne Nana Ekvtimishvili et l'Allemand Simon Gross avec Eka et Natia, Chronique d'une Jeunesse géorgienne, le Turc Asli Özge avec Lifelong et le Québécois Denis Côté, déjà remarqué avec Curling et récompensé avec Vic + Flo ont vu un Ours. D'autres reviennent de Cannes : Justine Triet avec La Bataille de Solférino et le Singapourien Anthony Chen, vainqueur de la prestigieuse Caméra d'Or pour Ilo Ilo. Le Brésilien Celui que nous laisserons de Caetano Gotardo sera ainsi le seul des neuf films à fêter à Paris sa première européenne.

Les films en compétition à Paris Cinéma 2013 :

  • La Bataille de Solférino de Justine Triet (France)
  • Celui que nous laisserons de Caetano Gotardo (Brésil)
  • Eka et Natia, Chronique d'une Jeunesse géorgienne de Nana Ekvtimishvili Simon Groß (Géorgie/Allemagne/France)
  • Ilo Ilo d'Anthony Chen (Singapour)
  • Kid de Fien Troch (Belgique)
  • Lifelong d'Asli Özge (Turquie/Allemagne/Pays-Bas)
  • Prince Avalanche de David Gordon Green (USA)
  • Vic + Flo ont vu un Ours de Denis Côté (Canada)
  • Youth de Tom Shoval (Israël/Allemagne)

Les événements festifs : Le festival prolonge des rendez-vous qui ont charmé le public durant les précédentes éditions. Le ciné-karaoké géant s'annonce d'autant plus impressionnant (3 000 spectateurs ont chanté en choeur en 2012) qu'il se tiendra, le mardi 9 juillet, sur les Berges de Seine. La Nuit du Cinéma, du 6 au 7 juillet, se déclinera en trois programmes au Forum des Images : l'un consacré à la Japanimation, l'autre à la "Belgitude" (avec en ouverture le déjà culte Dikkenek) et la troisième à Jean-Claude Van Damme, balayant trente ans de carrière, de Bloodport (1978) à JCVD (2008), en passant par Replicant (2000) et Piège à Hong Kong de Tsui Hark (1998). Enfin, les chineurs pourront dégoter vieilles affiches, anciennes revues et autres objets de cinéma dans l'incontournable Brocante installée sur le parvis du MK2 Bibliothèque et de la BnF, ou admirer l'exposition de photos de Jérôme Bonnet consacrée aux invités du festival au même endroit ou un peu plus au nord, Place de la Bastille.

Le ciné-karaoké 2012 a rassemblé plus de 3 000 personnes (photo : Javier Bernal)

A noter que la Fête du Cinéma, du 30 juin au mercredi 3 juillet, fera profiter aux festivaliers d'un tarif à 3,50? sur ces quatre jours et que les cartes d'abonnement et de fidélité acceptées habituellement par les salles participantes restent valables sur les séances du festival. Le tarif plein est par ailleurs de 5? (+2? pour les séances 3D, 4? pour les moins de 12 ans).

Toutes les infos sur le site officiel

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1 commentaire
  • ilmra
    commentaire modéré Sympathique petit programme, c'est bien que la capitale au moins ouvre, ou entre-ouvre le Festival de Cannes au public, comme le fait le Festival de Berlin... même si là c'est en différé...
    Et alléchants ces rétrospectives à thèmes et ces tarifs peu filtrants...
    Mais bon, étant provinciale...
    10 juin 2013 Voir la discussion...
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