2019 : Mon année de cinéma
Une année peu faste en cinéma pour moi.
A noter cependant :
- Le très bon "Grâce à Dieu" (François Ozon) qui est sorti du top au tout dernier moment, un peu trop didactique et factuel mais qui y mériterait sa place tant il aura secoué cette année la critique d'abord mais surtout la société et l'Eglise catholique en générant débat public et remises en question(s)/cause(s). Le cinéma pourrait-il donc finalement changer le monde?
- Un Robert Eggers moins en forme cette année que pour le formidable "The VVitch" mais qui confirme un savoir-faire sans pareil pour bâtir une ambiance incroyable de malaise, entre quelques éclats burlesques. ("The Lighthouse").
- Xavier Dolan a déçu avec son "Matthias et Maxime" en se cantonnant à son univers maintenant familier (mère abusive, amours refoulés, fantasmes inavoués) et livre un bon film mais manquant cruellement de l'audace qu'on lui connaît d'usage.
- Bedos surprend très largement (pas vu son premier long encore), livre le meilleur film français de l'année (avec Sciamma) et rassure pour OSS 117 3 ("La Belle Epoque").
- Flanagan se révèle un auteur de genre plutôt captivant et audacieux mais sa suite du mythe de King manque paradoxalement d'un peu d'éclat ("Doctor Sleep").
-Tarantino ne surprend pas mais ne dynamite rien non plus et oscille entre la chronique d'époque passionnante et les divagations passionnées un peu redondantes et superfétatoires. A surveiller si sa mini-série chez Netflix voit le jour ("Once Upon A Time In Hollywood").
-Mikhanovsky livre un beau premier long sur le handicap et l'intégration dans un pays étranger, loin des clichés et plein d'une belle énergie mais parfois trop éparpillé ("Give Me Liberty").
- Aja déçoit malgré un retour aux sources de la série B comme Brute et Straight to the point, son parc aquatique manque trop de surprises et de mordant malgré deux beaux personnages principaux père et fille ("Crawl").
- Almodovar se complait dans une autobiographie trop autocentrée et personnelle pour toucher le spectateur, clairement occulté de la démarche ("Douleur et Gloire").
-Jonah Hill se lance dans la réalisation et livre un film brut et personnel bien que plutôt très balisé ("90's").
-Peele livre un second métrage bien plus bancal tant dans son propos que sur sa forme ("Us").
- Après l'excellent "Margin Call", Chandor livre chez Netflix un film très balisé malgré une efficacité formelle incontestable (notamment dans l'action) et une critique opportune de l'irresponsabilité américaine ("Triple Fontière").
- Trop de renouvellement d'intrigue(s) pour Nebbou qui manque de peu ce top avec son métrage très percutant sur la crise de la cinquantaine et le rapport au corps et au désir ("Celle que vous croyez").
- Shyamalan s'essouffle après son "Split" en demi-teinte qui tient surtout grâce à la(les) (multi)performance(s) remarquable(s) de McAvoy et offre un melting pot très limité et peu ambitieux de ses deux précédents métrages ("Glass").
Nanar de l'année : "Aquaman". C'était tellement nul mais souvent très drôle aussi, très souvent malgré lui donc merci James Wan, mais retourne faire de bons films de genre maintenant please.
Déception série de l'année : "Game of Thrones", S8. Faut-il vraiment développer? Caractérisation des personnages à la trappe, enjeux majeurs ratés ("The Long Night"), écriture de roman de gare (les dialoguistes aux abonnés absents, les scénaristes en roue libre), seules la fin et la réal' sauvent cette season finale.
Regrets - à rattraper : "Les Misérables" de Ladj Li ; "Furie" d'Olivier Abbou.
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1(2019)de James Gray avec Brad Pitt, Liv Tyler, Ruth Negga2h04WeOwnTheNight“ L'Humanité au bord du gouffre. Face au vide, reprendre contact avec son Moi, tel un horizon à franchir. Qu'elles sont ternes, nos étoiles. ” — WeOwnTheNight 22 septembre 2019
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2(2019)de Terrence Malick avec August Diehl, Jürgen Prochnow, Bruno Ganz2h53WeOwnTheNight“ Face à la souillure de rouge et de noir d'une terre jadis nourricière, garder digne, la tête haute dans le Ciel, dernier refuge inaltérable. ” — WeOwnTheNight 30 décembre 2019
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3(2018)2h00WeOwnTheNight“ Lanthimos envoie valdinguer le classicisme feutré du film d'époque pour un jeu de l'Oie d'une délectable cruauté. La bassesse de la cour. ” — WeOwnTheNight 17 février 2019
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4(2019)de Bong Joon-ho avec Song Kang-ho, Lee Seon-gyoon, Jo Yeo-jeong2h15WeOwnTheNight“ Bien belle consécration autant d'un Auteur accompli que d'un Cinéma tout entier, des enragés des injustices, des passionnés multi-genres. 만세 ” — WeOwnTheNight 15 juin 2019
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5(2018)1h59WeOwnTheNight“ Classique et moderne, la quête d'Asako face à ce double matérialise le fantôme de la passion et de l'Amour, tel un secret enfin découvert. ” — WeOwnTheNight 17 avril 2019
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61h59WeOwnTheNight“ Film-tableau intensément pictural qui se livre à la combustion progressive de ses plans par ces deux regards qui se cherchent, contre tous. ” — WeOwnTheNight 4 septembre 2019
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7(2019)de Ari Aster avec Florence Pugh, Will Poulter, Jack Reynor2h20WeOwnTheNight“ La Vie, comme le Cinéma est constituée d'un agrégat de rituels destinés à nous conditionner. Parfois l'horreur s'invite telle une Épiphanie. ” — WeOwnTheNight 5 août 2019
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8(2019)1h50WeOwnTheNight“ Bedos émeut par cette Foi vibrante dans l'Art de la scène, sa reconstitution factice mais curative de l'éphémère et de la nostalgie du vécu. ” — WeOwnTheNight 10 décembre 2019
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92h10WeOwnTheNight“ Petite musique à Oscars certes mais l'académisme craquelle quand les humanités se révèlent et les préjugés rompent : ce monde est compliqué. ” — WeOwnTheNight 5 février 2019
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10(2019)de Josh Cooley avec Tom Hanks, Tim Allen, Annie PottsFilm d'animation | 1h40WeOwnTheNight“ Ô doul/ceurs de l'indépendance : assez joué, il faut laisser à d'autres le soin de faire briller les étoiles dans les yeux des enfants. ” — WeOwnTheNight 22 juillet 2019
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11de Quentin Tarantino avec Brad Pitt2h45WeOwnTheNight“ Pour Tarantino, les illusions de l'Usine à Rêves sont autant de refuges. Alors quand en 69 elle broie du noir, la fiction devient le remède. ” — WeOwnTheNight 15 août 2019
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12(2019)de Diao Yinan avec Hu Ge, Kwai Lun-mei, Liao Fan1h57WeOwnTheNight“ Élégance formelle et narration éclatée répondent au classicisme de l'intrigue et à la noirceur du portrait. Yi'nan, équilibriste de talent. ” — WeOwnTheNight 1 janvier 2020
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13(2019)2h02WeOwnTheNight“ Nouvel Hollywood scorsesien, T.P. soigne son jeu puis abat sa wild card, un carnaval nihiliste borderline. Why so serious? We're all clowns. ” — WeOwnTheNight 30 octobre 2019
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14(2019)2h11WeOwnTheNight“ Stahelski convoque encore autour de sa grande table le fleuron de l'action US depuis 20 ans dans un ballet orgasmique de poudre et de sang. ” — WeOwnTheNight 24 mai 2019
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15(2018)2h02WeOwnTheNight“ L'exercice de style a cela d'habile qu'il manoeuvre entre le rejet de l'homme véreux et le vertige grisant de la chute. Castillo de naipes. ” — WeOwnTheNight 14 mai 2019
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WeOwnTheNight1 janvier 2020 Voir la discussion...